Le président gambien a démis de leurs fonctions le vice-président Ousainou Darboe, ainsi que les ministres Amadou Sanneh et Lamin Dibba, chargés respectivement du Commerce et de l’Agriculture.
M. Darboe, ancien opposant historique au régime de Yahya Jammeh, a été évincé du gouvernement à la suite de tensions entre le chef de l’Etat et la direction du Parti démocratique uni (UDP), selon l’Agence France-Presse.
Adama Barrow, candidat de l’UDP, avait battu lors de la présidentielle de décembre 2016 Yahya Jammeh.
Chef du même parti, Ousainou Darboe, avocat et défenseur des droits de l’homme, n’avait pas pu prendre part à ce scrutin, car il purgeait à l’époque une peine de trois ans de prison.
Après le départ en exil de M. Jammeh en janvier 2017, Ousainou Darboe a été gracié par Adama Barrow, qui en a fait son ministre des Affaires étrangères, puis son vice-président à partir du 30 juin 2018.
Mais les relations se sont détériorées durant ces derniers mois entre le chef de l’Etat et l’UDP.
Ce parti soupçonne Adama Barrow de vouloir transformer un mouvement de jeunesse entièrement acquis à sa cause, le « Barrow Youth Movement for National Development » (le Mouvement de jeunesse Barrow pour le développement national) en parti politique et d’en faire une rampe de lancement pour sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Le limogeage de M. Darboe a été annoncé dans un communiqué publié vendredi par la présidence gambienne, qui n’a pas dévoilé les raisons de son départ du gouvernement. Il a été remplacé par la ministre de la Santé, Isatou Touray.
Le ministre du Commerce, Amadou Sanneh, proche d’Ousainou Darboe a également été relevé de ses fonctions et remplacé par Lamin Jobe.
Le ministre de l’Agriculture, Lamin Dibba, a perd son portefeuille, qui est confié à son collègue chargé de la Pêche, James Gomez.
Le limogeage de ces trois figures de l’UDP survient deux semaines après que M. Barrow a révoqué la nomination d’une députée de ce parti à l’Assemblée nationale, Ya Kumba Jaiteh.
La Cour suprême doit se prononcer sur la légalité de cette révocation.
AFP