Le Burkina Faso est en ébullition. Ce jeudi 30 octobre au matin, les députés burkinabè devaient examiner le projet de loi portant sur la révision de la Constitution permettant une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré après 2015. Un projet largement contesté. Avant le début de la séance, des manifestants ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du Parlement. Depuis, le mouvement de colère a pris de l’ampleur et de violents combats ont eu lieu près de la présidence. L’état de siège est décrété dans le pays.
Émission spéciale ce jeudi sur RFI de 17h (TU) à 19h (TU).
Les heures sont données en temps universel
18h35 : Déclaration sur RFI de Sébastien Brabant, porte-parole de la chef de la diplomatie de l’Union européenne : « Nous sommes évidemment très préoccupés par la situation actuelle et par les informations faisant état de victimes à la suite des violentes manifestations de la journée. Mais maintenant que la proposition de loi sur la révision de la Constitution a été retirée, l’Union européenne appelle toutes les parties à s’abstenir de recourir à la violence et à engager rapidement un dialogue constructif. Evidemment, l’Union européenne est prête à intervenir pour faciliter le processus. »
18h30 : Le président Blaise Compaoré annonce la dissolution du gouvernement et décrète l’état de siège dans le pays. Le chef de l’Etat souhaite par ailleurs ouvrir des négociations avec l’opposition, selon un communiqué lu par la radio Omega FM.
17h05 : Mohamed Ibn Chambas, l’émissaire de l’ONU, est attendu au Burkina Faso vendredi, au sein d’une mission de paix conjointe avec l’Union africaine et à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Consulter le communiqué sur le site de l’UA (anglais).
16h27 : Les Nations unies annoncent l’envoi d’un émissaire à Ouagadougou dès ce jeudi. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon « suit avec une grande inquiétude la détérioration de la situation au Burkina Faso », précise son porte-parole Stéphane Dujarric.
15h30 : Une délégation de manifestants est partie, en compagnie du chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, le général Diendéré, vers le palais présidentiel officiellement pour rencontrer le chef de l’Etat.
15h05 : L’autre envoyé spécial de RFI, Frédéric Garat, est au siège de l’opposition burkinabè. Il précise que tous les leaders du mouvement sont présents, signe du début des grandes manœuvres. Des diplomates, et notamment l’ambassadeur de France, se sont aussi rendus au siège de l’opposition pour échanger avec les responsables politiques.
15h02 : Sur l’antenne de RFI, l’envoyée spéciale de RFI Maureen Grisot revient sur le général Kouamé Lougué qui explique qu’il pourrait tout à fait prendre la tête de la manifestation. Il semble soutenu par les milliers de manifestants présents devant le palais présidentiel.
14h50 : Une délégation de manifestants se dirige vers le palais présidentiel pour s’entretenir avec le président Blaise Compaoré. A quelques centaines de mètres, son avancée a été de nouveau stoppée et il a été rejoint par le chef d’état-major particulier du président.
14h40 : Selon Maureen Grisot, envoyée spéciale de RFI à Ouagadougou, la garde présidentielle est allée au-devant du général Kouamé Lougué pour lui demander d’arrêter sa marche vers le palais de Kossyam et de laisser un dialogue s’instaurer.
14h32 : L’opposant Bénéwendé Sankara affirme à l’AFP que l’armée burkinabè s’est « soudée avec le peuple » contre le président Blaise Compaoré. Il annonce par ailleurs que des responsables de l’opposition doivent rencontrer prochainement le général en retraite Kouamé Lougué, qui a été chef d’état-major des armées et ministre de la Défense.
14h27 : Sur les réseaux sociaux, de nombreux appels sont lancés aux médecins et autres personnels soignants pour qu’ils viennent dans les cliniques et hôpitaux prendre en charge les blessés.
14h20 : Le chef d’état-major Honoré Traoré s’entretient avec la presse.
13h57 : Selon des responsables de l’opposition contactés par RFI, le président Blaise Compaoré se trouverait toujours au palais présidentiel.
13h55 : Après les militaires, une délégation de la classe politique de l’opposition est allée s’entretenir avec le Mogho Naba (l’empereur des Mossi, ethnie principale du pays) pour faire passer un message à Blaise Compaoré, lui demandant de quitter le pouvoir.
13h50 : Les programmes de RFI en FM, de même que ceux d’autres radios, ont été interrompus à Ouagadougou, après le saccage de la radio nationale. (Pour capter RFI voir notre tableau en bas de l’article).
13h48 : L’hebdomadaire Jeune Afrique annonce, sur son site internet, la fermeture de l’aéroport de Ouagadougou. Tous les vols au départ ou à l’arrivée de capitale bukinabè sont annulés.
13h15 : La France appelle au calme et à la retenue au Burkina Faso alors que les Etats-Unis font part de leur inquiétude.
12h55 : Tweet de Zéphirin Diabré, l’un des chefs de file de l’opposition : « Nous ne cautionnons pas la prise du pouvoir par la force. Nous voulons juste le respect de la démocratie ».
12h43 : Selon l’envoyé spécial de RFI à Ouagadougou, Frédéric Garat, le frère du président, François Compaoré a été arrêté à l’aéroport.
12h40 : Sur RFI, Bruno Kafondo, député UPC, parti d’opposition, raconte le moment où les manifestants sont rentrés dans l’Assemblée : « On attendait tranquillement en échangeant les uns avec les autres. Puis, les députés qui étaient de la majorité ont commencé à filer de l’Assemblée. Ils venaient d’avoir l’information que des gens étaient en train de défoncer les portes de l’Assemblée nationale. Ils sont arrivés en masse. Ils ont défoncé la balustrade centrale. Et compte tenu du fait que nous sommes des députés de l’opposition et que moi-même je suis d’un certain âge, ils ont dit ” Tonton, il n’y a pas de problèmes, venez “, et ils m’ont conduit plus loin ».
12h35 : Une question est sur toutes les lèvres : où est le président Compaoré ? Des informations contradictoires circulent alors que la foule tente toujours d’entrer à la présidence.
12h30 : En direct sur l’antenne de RFI, le correspondant à Ouagadougou fait le point sur la situation : « Les manifestants sont déterminés. Ils tentent depuis près de deux heures d’entrer dans le palais présidentiel. Il y a encore des tirs ».
12h30 : Une réunion serait en cours entre les responsables militaires et l’empereur des Mossi, l’ethnie majoritaire du pays.
12h25 : Selon un journaliste burkinabè contacté par RFI, il y a des tirs près du quartier des 1 200 logements où il y a eu un mort. Plusieurs chars ont tiré en l’air dans le quartier Ouaga 2 000 près du palais présidentiel.
12h20 : Zéphirin Diabré, l’un des chefs de file de l’opposition, appelle à la démission du président Blaise Compaoré.
12h00 : Autour du palais présidentiel, le face-à-face entre les forces de l’ordre et les manifestants dure depuis une heure, selon notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani.
11h50 : Un habitant de Bobo Dioulaso, contacté par RFI, confirme la situation tendue dans la ville. Des manifestations ont commencé ce matin de manière dispersée avant que des incendies n’éclatent au siège du parti au pouvoir, à la mairie et à plusieurs domiciles de responsables politiques.
11h45 : Le site d’information Burkina24 témoigne d’une situation confuse à Bobo Dioulasso, la deuxième plus grande ville du pays.
11h36 : Selon plusieurs témoignages circulant sur les réseaux sociaux, des manifestants auraient tenté d’envahir le domicile du frère du président Compaoré. Les forces de l’ordre auraient alors tiré dans la foule. Aucun bilan n’est encore disponible.
11h30 : Pour l’un des leaders de l’opposition, Bénéwendé Sankara, le président Compaoré doit « tirer les conséquences » de l’assaut contre l’Assemblée à Ouagadougou.
11h17 : Selon un journaliste de l’AFP, il y aurait un mort parmi les manifestants. Depuis quelques minutes, une information similaire circulait sur les réseaux sociaux évoquant un décès par balle dans le quartier des 1 200 logements.
11h10 : Selon des témoins sur place, des flammes s’échappent du bâtiment de l’Assemblée nationale, saccagé plus tôt dans la matinée par les manifestants.
11h00 : Frédéric Garat, envoyé spécial de RFI à Ouagadougou, évoque le saccage de l’hôtel Azalaï Indépendance par les manifestants. Désormais, les protestataires se regroupent vers le centre-ville.
10h50 : Dans un communiqué officiel, le gouvernement du Burkina Faso appelle au calme et à la retenue.
10h45 : Interrogé par RFI, le porte-parole du gouvernement, Alain-Edouard Traoré confirme l’annulation du vote du projet de loi. Un vote qui devait avoir lieu ce jeudi. Mais il ne donne aucune information sur une possible annulation du projet de loi portant sur la modification de la Constitution.
10h35 : Pour Ablassé Ouédraogo, député de l’opposition, la situation est grave : « Nous n’étions pas encore dans l’hémicycle quand l’Assemblée a été prise d’assaut. Le Burkina Faso est en train de sombrer dans le chaos. Ce n’est pas organisé et tout peut arriver. Si on nous avait écoutés, on aurait pu éviter tout cela ».
10h25: Selon le site d’information Burkina24, les locaux de la RTB-télé ont été saccagés par les manifestants et celle-ci a cessé d’émettre.
10h: La situation est extrêmement tendue devant l’Assemble nationale qui est tout enfumée. Depuis ce matin, les manifestants avaient tenté par tous les moyens d’y accéder et finalement vers 09h30 TU, ils ont réussi à pénétrer à l’intérieur de l’hémicycle. Les députés sont parvenus à s’échapper par une porte de secours se situant derrière le bâtiment du Parlement.
Sur place, les manifestants ont tout saccagé et incendié des véhicules avant de se diriger vers la télévision nationale du Burkina Faso où ils entendent faire une déclaration. Aux alentours du Parlement, il y a toujours des détonations et certains protestataires affrontent toujours les forces de l’ordre.
Les forces de sécurité du Faso, la force d’élite, ont d’abord tiré en l’air pour essayer de disperser les manifestants, mais face à leur détermination, le service de sécurité présidentielle a libéré le passage. Maintenant, ces forces de l’ordre sont du côté de la télévision nationale pour protéger le bâtiment.
Actuellement, les manifestants se sont dispersés dans la ville en scandant « Libérez Kossyam », du nom du palais présidentiel. Smokey, l’un des chefs de file du Balai citoyen, estime qu’en empêchant le vote, l’objectif du jour est atteint et n’encourage pas les manifestants à se diriger vers le palais présidentiel.
Le vote de ce projet de loi controversé n’a donc pas eu lieu ce matin.
Source: RFI