A la frontière avec le Burkina Faso, une base militaire a été attaquée faisant une dizaine de morts. Deux semaines plus tôt, les deux pays avaient mené une opération antiterroriste conjointe.
Un pas de plus vient-il d’être franchi dans l’élargissement vers le golfe de Guinée de la zone sahélienne minée par les attaques djihadistes ? Dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juin, le poste de sécurité ivoirien de la ville de Kafolo, à la frontière avec le Burkina Faso, a été attaqué, entraînant la mort d’une dizaine de personnes, dont des soldats et des gendarmes chargés de surveiller la frontière du Grand Nord ivoirien. Selon le bilan officiel, six autres ont été blessés et un assaillant neutralisé.
Si, pour l’heure, une enquête est en cours sur cette attaque qui n’a pas été revendiquée, son origine ne fait pas grand doute pour le ministre de la défense, Hamed Bakayoko, également premier ministre par intérim. « C’est une attaque terroriste », a précisé ce dernier lors d’un point presse. C’est même la plus importante attaque depuis l’attentat de Grand-Bassam, le 13 mars 2016, qui avait coûté la vie à 19 personnes, dont 15 civils, et avait été revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
Pour l’heure, « nous ne savons pas qui a mené l’attaque, confie une source sécuritaire. Mais nous faisons évidemment le lien avec l’opération “Comoé” ». Fin mai, en effet, l’état-major ivoirien révélait qu’une « base terroriste » avait été détruite à Alidougou, dans le sud du Burkina Faso, lors d’une opération conjointe ivoiro-burkinabée, baptisée « Comoé », du nom du fleuve qui sépare les deux pays. L’armée ivoirienne avait alors précisé « qu’aucune base terroriste n’existe sur le territoire ivoirien ».
« Un défaut de vigilance »
En fait, ce jour-là, « huit terroristes » avaient été tués et 38 suspects interpellés dont 24 au Burkina Faso et 14 en Côte d’Ivoire. Il s’agissait de membres d’une cellule implantée là depuis plusieurs mois sur demande d’Amadou Koufa (chef de la katiba Macina), poursuit la même source. A la suite de l’opération, l’armée ivoirienne assurait que la zone était « sous contrôle » et saluait alors les « excellents résultats obtenus ».
Source: Le Monde Afrique