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En brouille avec sa copine nigériane, dans le village de Boutou Kéniéba, Lassina Samaké a incendié plusieurs cases

Accusé par M. Diarra d’être l’auteur de l’incendie qui a ravagé sa boutique dans le village de Boutou Kéniéba, (Sénégal) en mars 2018, Lassina Samaké a comparu, le vendredi 8 octobre devant la Cour d’assises de Kayes. Il a plaidé coupable et a été condamné à 5 ans de prison avec sursis.

 

M. Diarra, est propriétaire d’une boutique de vente de divers dans le village de Boutou Kenieba, un site d’orpaillage traditionnel abritant plusieurs nationalités. Dans la nuit du 22 au 23 Mars 2018, un incendie éclate et fait ravager une dizaine de cases dont celle de Madou Diarra. Ses marchandises ont été consumées par le feu. Il reçoit des informations à partir d’un frère que cet incendie est l’œuvre de Lassina Samaké.

Brouille entre sa copine et soupçons d’incendie

Selon la décision d’arrêt de renvoi, il ressort que Lassina Samaké avait lié une relation amoureuse avec une nigériane qui était sa copine. Suite à un malentendu entre les deux amoureux, Lassina menace de tuer sa nigériane ou de brûler sa case. 24h après ces menaces, un incendie s’est déclaré dans le village entre 2h et 3h du matin à partir de la case de l’amante de Lassina. Le feu a consumé une dizaine d’autres cases dont celle de Madou Diarra qui servait de boutique de vente de divers. Pour rappel, les cases dans ces sites d’orpaillage sont couvertes de pailles ou de bâches comme c’était le cas de Madou Diarra. L’incendie s’est produit tard dans la nuit et dès le matin, les soupçons tournent vers Lassina car la nigériane avait informé ses proches sur l’intention de son «  copain «  suite à leur dispute. L’un des frères du plaignant aurait aussi vu Lassina mettre le feu dans la case où dort la nigériane après ses services de nuit dans le bar. Suite à ces informations, M. Diarra porte plainte contre Lassina à la gendarmerie de Kéniéba et l’affaire est confiée au tribunal de la même ville. À l’enquête préliminaire aussi bien que devant le juge d’instruction, Samaké nie catégoriquement les faits. Mais il sera mis sous mandat de dépôt.

L’aveu de l’accusé

En comparaissant devant la cour ce vendredi 8  octobre après environ 4 ans de détention, l’accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés. À la barre,  il a expliqué qu’il  vivait avec  cette nigériane qui travaillait dans un bar appartenant aussi à Madou Diarra,  le plaignant. À la question du président pourquoi il a  brûlé la case : »  Elle prenait mon argent et sortait avec un autre homme. Et je n’ai pas aimé cela. Je regrette amèrement l’acte que j’ai posé.  »a déclaré l’accusé.

Le président l’interroge pourquoi il reconnaît subitement des faits qu’il n’a cessé nier pendant 4 ans. L’accusé a expliqué qu’il veut que cette affaire finisse, ce qui l’a poussé à passer aux aveux.

Un aveu qui a laissé sa défense confuse. Elle a expliqué que son client ne lui avait jamais dit qu’il reconnaissait les faits. Selon lui, même lors de leur dernier entretien pour cette Cour d’assises, Lassina avait soutenu son innocence. Apparemment,  il était dans une posture de plaider non coupable pour son client. Il n’a pu que se remettre à la décision de la cour en demandant la clémence de celle-ci.

Quant au parquet, muni des documents de l’enquête préliminaire et de l’instruction dans lesquels l’accusé a aussi tout nié,  il a déclaré qu’il y a un doute dans son aveu. Il a expliqué que l’aveu seul ne suffit pas toujours en matière pénale. Il a exprimé son doute quant à la culpabilité de l’accusé.

Madou Diarra dont la boutique est partie en fumée s’était constitué, seul, comme partie civile. Rappelons qu’il est aussi l’employeur de la nigériane. Il a demandé 6 millions de FCFA de dommages-intérêts.

La cour a déclaré Lassina Samaké coupable d’incendie volontaire et l’a condamné à 5 ans d’emprisonnement avec sursis. En guise de dommages, il a été condamné à payer 3 millions à Madou Diarra qui réclamait 6 millions         FCFA. N’ayant aucun document qui évalue les pertes qu’il a subi, la cour a fixé la somme à 3.000.000 FCFA.

Oumar Bagayogo, correspondant à Kayes

Source : L’INDEPENDANT

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