Les contenus satiriques ne font plus rire le gouvernement saoudien. Riyad a annoncé l’établissement d’une peine de prison allant jusqu’à cinq ans pour les publications satiriques allant à l’encontre des “valeurs religieuses”, informe le ministère public saoudien. Cette nouvelle mesure vise à combattre la “cybercriminalité”.
“Produire, distribuer du contenu qui ridiculise, moque ou provoque, qui affecte l’ordre public, les valeurs religieuses et la morale publique par le biais des réseaux sociaux (…) sera considéré comme un crime passible de cinq ans de prison et d’une amende de trois millions de riyals (800.000 dollars)”, a ainsi indiqué le ministère dans un tweet.
Une répression accentuée
La répression contre les dissidents s’est accentuée depuis la désignation en 2017 du prince héritier Mohamed ben Salmane. Elle se traduit par des arrestations de religieux, de personnalités libérales mais aussi de militantes de la cause des femmes. Une campagne de lutte contre la corruption a par ailleurs été initié l’an passé, menant à l’arrestation de 200 personnes.
Les réseaux sociaux font, eux, l’objet d’un filtrage strict depuis 2015, pour mieux lutter contre le Daesh, d’après le discours tenu par le gouvernement à l’époque. Les mesures mises en place dès lors visaient à limiter la propagation de vidéos d’exécutions d’otages par l’Etat islamique.
Une peine de huit ans de prison avait été prévue pour toute diffusion de vidéo ou photo relative à l’exécution d’un otage jordanien, brûlé vif en 2015. Ces interdictions se sont en réalité étendues à un large panel de sujets à caractère politique ou religieux, dont les informations contraires aux “valeurs du royaume”.
bfmtv