L’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMMA) dispose désormais d’un pool capable d’assurer la formation des arabophones et arabisants en entreprenariat dans les différentes régions. Grâce au concours de l’ambassade américaine, l’UJMMA a pu organiser la semaine dernière à l’hôtel Columbus un atelier de formation des formateurs en entreprenariat (Réf L’Essor du 22 octobre). Il faut rappeler que la formation était assurée par l’experte américaine Zeena Amer Altalib, venue spécialement des Etats-Unis pour animer la session.
William Bellis, directeur des affaires publiques à l’ambassade des Etats-Unis, a confirmé que l’atelier allait contribuer au renforcement des capacités des arabophones afin qu’ils puissent mieux participer au développement du Mali.
Pendant cinq jours, l’experte américaine a formé les 35 participants venus des huit régions du pays (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal) et du district de Bamako, à l’élaboration et à la gestion d’un projet. Ils ont beaucoup appris sur la gestion du marché et le business et vont à leur tour former d’autres jeunes dans les régions.
Durant les travaux, les jeunes ont été répartis en plusieurs groupes pour étudier des programmes relatifs à l’eau, à la gestion et au recyclage des ordures, à l’école, à l’agriculture (production de riz local) et à l’utilisation des nouvelles technologies. « J’ai été impressionnée par leurs connaissances en arabe et leur volonté d’entreprendre un business », a commenté Zeena Amer Altalib.
Le président de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali, Mohamed Macky Bah, s’est réjoui de cette formation qui permet à l’association d’atteindre certains de ses objectifs comme la formation et la lutte contre le chômage. « Il y a un surplus d’enseignants coraniques et de prêcheurs sur le marché. Il faut trouver une autre occupation aux arabophones qui ne peuvent pas rivaliser avec les autres diplômés sur le marché du travail à cause de leur méconnaissance de la langue française», a-t-il estimé.
Mohamed Macky Bah a annoncé qu’il allait soumettre pour financement au gouvernement, les projets qui ont fait l’objet d’études lors du présent atelier. Il a rappelé que l’UJMMA a déjà déposé 65 projets sur la table de l’APEJ (Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes).
Pour Habib Kane, conseiller technique au ministère des Affaires religieuses et du Culte, cette formation répond aux préoccupations du gouvernement. « Les arabisants sont confrontés à un problème après leur formation. Il faut que les gens comprennent que la langue arabe ne les conduit pas seulement vers la religion et l’enseignement. Elle doit leur servir de base à la création d’entreprises pour contribuer au développement économique du pays », a-t-il indiqué.
B. M. SISSOKO
SOURCE / ESSOR