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Embargo contre le Mali : cacophonie au sommet de l’Etat

La CEDEAO et l’UEMOA n’y sont pas allées de main morte en décrétant une batterie de sanctions contre le Mali qui, de fait, mettent le pays sous embargo. Depuis ces sanctions du 9 janvier, notre pays vit au rythme des communiqués et des déclarations qui frisent parfois le ridicule et l’amateurisme, même au sommet de l’Etat.

La posture officielle du Mali est de réfuter, en les qualifiant « d’illégitimes et d’illégales », les sanctions de la CEDEAO. Le Gouvernement a mis sur la table la réciprocité en fermant ses frontières, en rappelant ses ambassadeurs et surtout en menant une série de rencontres au pas de courses à Bamako pour juguler les effets immanquables de l’embargo.

Cités dans cet ordre, les évènements pourraient donner le sentiment d’une grande sérénité dans la gestion de cette énième crise de l’ère Assimi-Choguel. Que nenni si l’on note la chronologie exacte des sorties du Gouvernement. D’abord, le communiqué du Porte-parole du Gouvernement est livré 8h après les sanctions décidées dimanche 9 janvier, et très tard dans la nuit. Et, c’est après ce communiqué qu’il est convoqué un Conseil extraordinaire des ministres, le lundi 10 janvier. La logique aurait voulu que le Conseil des ministres soit convoqué dans la foulée des sanctions, suivi d’une réaction officielle. Ce dérèglement de l’ordre des choses explique le communiqué ubuesque qui a sanctionné le conseil extraordinaire. Le gouvernement n’a rien trouvé de mieux à dire que l’organisation d’une marche populaire avec une prière collective qui sera conduite par l’Imam Ministre Diarra. Les habitudes M5-RFP reviennent même quand on est à la gouvernance. De surcroît, cette marche s’organise pendant que notre pays voit le taux des cas Covid 19 augmenter drastiquement depuis 2 semaines.

Enfin, il a été regrettable de voir qu’au sommet de l’Etat, notamment au niveau de la Primature et de certains ministres, la hauteur d’esprit que demande une telle situation n’est pas atteinte. En effet, en paradant à tout va en treillis militaire pour le Premier ministre et son ministre de la Femme, le Mali se ridiculise face au monde car prouvant que nos autorités n’ont que des réactions épidermiques loin de la vérité de la realpolitik. Notant que pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères se plait à faire écho à des messages de soutien d’hommes de médias et d’artistes sur les réseaux sociaux.

La refondation souhaitée attendra. C’est une conviction !

Mami Adiawiakoye

Source:Bamakonews
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