Déclaration conjointe du 31 Octobre 2017 au Palais de l’Elysée du Président de la République Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA avec M. Emmanuel MACRON , Président de la République Française.
Bien, je suis heureux d’avoir accueilli aujourd’hui à l’Elysée le Président KEITA , le Président de la République du Mali.
Monsieur KEITA, encore une fois soit le bienvenu , et, merci de cette visite amicale alors que tu étais venu pour l’UNESCO.
Comme vous le savez , je me suis rendu deux fois au Mali depuis le début de mon mandat. Une fois à Gao quelques jours après ma prise de fonction, puis à Bamako, le 2 juillet dernier pour le Sommet du G5-Sahel , pour le lancement de la Force Conjointe et nous nous sommes encore revus évidemment au-delà de tous nos échanges téléphoniques à New York en Septembre dernier pour justement cette Force conjointe G5-Sahel. Le Président KEITA est particulièrement le bienvenu ici à Paris. C’est un ami de la France.
Au lendemain de la réunion du Conseil de Sécurité sur le G5-Sahel à New York, présidée par le Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères Jean Yves LEDRIAN, nous avons évoqués les progrès dans le déploiement de la Force Conjointe sur le terrain. Le Président KEITA n’a pas ménagé ses efforts à cet égard pour mobiliser l’ensemble des partenaires et réuni justement l’ensemble de ces derniers durant ces semaines.
Les premières opérations dans la zone des trois frontières doivent être lancées ces jours-ci et elles démontrent que nous avons pu collectivement tenir les délais que nous nous étions fixés à Bamako. Ce qui pour moi , est une source de satisfaction. Il faut que nous nous tenions à cette même rigueur collective. Le soutien international pour la Force Conjointe se renforce lui aussi, comme en témoigne hier encore, l’annonce d’un soutien bilatéral significatif des américains. C’est aussi une avancée importante. Il faudra là , en définir toutes les modalités. Nous allons poursuivre nos efforts , notre mobilisation conjointe, notamment dans la perspective de la Conférence de soutien et de planification du 14 Décembre à Bruxelles.
Le succès de la Force Conjointe est une obligation collective dans le combat qui est le nôtre contre le terrorisme.
Nous avons également évoqué la mise en œuvre du processus de Paix au Mali, et de l’accord d’Alger. Il y’ a eu quelques avancées symboliques notables depuis les combats de cet Été. La poursuite du dialogue est un impératif , et, je sais que le Président KEITA y tient beaucoup. Je l’ai encouragé en ce sens, comme depuis le début , et , je le remercie pour son implication. Il est indispensable que on continue l’indispensable travail justement de lutte et de sanction contre toutes celles et tous ceux qui s’opposent au processus d’Alger. Que on continue un travail extrêmement important de retour des administrations et de services de base, de redéploiement de l’Etat sur l’ensemble du territoire Malien afin de rétablir la confiance et la stabilité.
Nous avons évoqué aussi certaines mesures importantes , notamment en matière de réforme du secteur de la Sécurité, du désarmement , la démobilisation et la réinsertion et de décentralisation qui est au cœur de la réforme constitutionnelle à venir.
Nous avons également évoqué les projets communs de développement en particulier le pastoralisme indispensable là aussi à la stabilité.
La mise en œuvre de l’Accord d’Alger reste la condition essentielle de toute Paix durable dans le pays. Nous resterons engagés aux cotés du Mali pour la stabilité du sahel au travers de l’Opération BARKHANE , mais , aussi de la MINUSMA et de l’Alliance pour le Sahel ; car seuls des efforts conjugués en matière de Sécurité , de politique et de développement porteront des résultats dans la durée. Et , justement ces efforts combinés depuis le début , que je souhaite pouvoir conjuguer et ensemble , nous arriverons justement à mener de concert.
A nouveau, je souhaite remercier le Président KEITA pour sa visite avant que nous nous retrouvons dans quelques semaines pour le Sommet de l’Union Européenne , l’Union Africaine et que nous puissions poursuivre nos échanges , essentiels pour la stabilité et l’avenir du Mali, et , essentiel pour la France. Merci Monsieur le Président, C’est à toi !
Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA :
Merci surtout à vous Cher Emmanuel MACRON, pour cet accueil qui ne m’a pas surpris, qui ne m’a pas surpris bien que, je me trouve à Paris dans un cadre, autre que le bilatéral, et, je m’en serais satisfait d’une liaison téléphonique, mais c’est beaucoup d’amitié Cher Ami, j’ai apprécié énormément .
J’étais venu effectivement pour l’UNESCO, où l’on rend hommage à un compatriote illustrissime Hampaté BA, grand philosophe ; et à un de vos compatriotes unis en un hommage mérité pour les deux…. Et voilà je suis ici aujourd’hui, je suis parmi vous Cher Ami avec tous les honneurs, je crois que c’est un témoignage qui au-delà de ma personne, s’adresse à l’ensemble du Mali et tel d’ailleurs vous êtes depuis votre arrivée aux affaires, vous nous avez gratifié de deux visites. Une première visite qui ne nous était pas destinée, qui était destinée aux Forces Françaises au Mali, Serval. Nous en avons profité pour vous accueillir dans notre bonne ville de Gao. Par la suite, vous avez souhaité être du Sommet extraordinaire G5-Sahel, preuve s’il en était besoin encore de votre intérêt dans la stabilité du Sahel et aux efforts qui sont conduits là par nos différents Etats pour maintenir la paix dans notre zone Sahélo-sahélienne. Et, toutes visites qui ont montré votre intérêt vif pour le sahel, l’Afrique et le Mali ; nous en sommes reconnaissants.
Aujourd’hui, je suis à l’Elysée, et on m’a donné, l’occasion de faire avec vous un tour d’horizon complet de notre coopération bilatérale, mais pas seulement de cette question du G5-Sahel que vous portez à bout de bras depuis votre arrivée aux affaires. Le G5-Sahel, l’Alliance pour le Sahel qui se réunit d’ailleurs en marge des travaux du Fonds Monétaire et de la Banque Mondiale ; je vous en sais gré, qu’il y’a une avancée également. Et, cerise sur le gâteau, il y’ a deux jours si non hier seulement, nous avons appris que les lignes américaines avaient bougé un peu. Nos amis américains avaient consenti à mettre la main aux Dollars, et , que nous avons 60 millions de dollars de contribution en bilatéral ; c’est heureux. Vous l’avez dit, je crois que dans tout cela, l’objectif, c’est quoi ? ; c’est la paix mondiale. Vous avez compris Monsieur le Président, je l’ai dit aujourd’hui à l’UNESCO, que vous n’y étiez pas, et un hommage que je devais à votre pays, aux efforts fait par la France, tous ces jeunes français qui viennent au Sahel, dont certains ont perdu la vie dans le Teghargar dont je sais rudesse moi, ayant crapahuté dans une autre vie dans ces zone-là, j’en sais la dureté et les cérémonies auxquelles j’ai assisté quelques fois Aux Invalides m’ont ému, profondément émus , et, je tenais à rendre un hommage à cela, aux efforts fait par la France pour stabiliser notre zone et singulièrement mon pays , le Mali ; pour que nous retrouvions la paix et que l’aller et le venir y soient de nouveau paisible, possible et tranquille dans une grande convivialité, conformément à nos mœurs, et à notre façon de vivre. Donc tout ce qu’il y’a comme effort aujourd’hui, conduit pour aller à la paix dans le Sahel, vous doit quelque chose Cher ami Emmanuel MACRON, au point que nous avons l’impression que vous êtes là depuis pas mal de temps, c’est heureux, et, je crois que c’est à l’honneur de la France. Et, c’est pour ça qu’également nous avons à cœur avec mes frères des pays du G5-sahel, Tchad, Mauritanie, Niger, Burkina, de faire en sorte que ces efforts ne soient pas vains ; e faire en sorte que tout ce dont nous avons convenu ensemble soit effectif et soit mis en œuvre pour que notre Force Conjointe du G5-Sahel sorte des limbes et devienne une réalité , une réalité sur le terrain , de manière à contenir tous ces périls qui nous menacent au quotidien , même aujourd’hui , et, que chaque jour on avance vers la paix, que le sahel en tous ses endroits ; centre, sud, nord, ouest retrouve la vie tranquille de ses populations . Je crois que c’est de cela et de coopération économique également que nous avons parlé, Cher ami. Et, ce sujet n’a pas été du tout en reste, je pense que vous avez compris le lien très fort entre les dénouements économiques, entre les difficultés économiques et le parti que certains en pourraient tirer facilement. Ils l’ont fait d’ailleurs après avoir épuisé le sujet religieux et quand on a vu qu’il était vain de prétendre à amener l’islam dans une ville comme Tombouctou et c’est sur le chapitre, maintenant économique, qu’ils se sont rabattus pour se transformer en nouveaux samaritains qui apportent le bonheur aux pays. Là, nous avons compris également, qu’il fallait faire un effort de développement pour non seulement aider pour la prospérité des gens, des populations, mais également aussi pour retenir les nôtres sur place face à tous les périls qu’ils encourent et par rapport aux trafiquants des humains qui pullulent dans le Sahel et qui font en sorte que beaucoup de nos vies, de jeunes vies se perdent aujourd’hui dans la méditerranée.
Tout cela, a été envisagé et le problème de développement du Sahel ont été envisagés sous l’angle le plus convenable ; le Co-développement. Je pense que de cela et des questions également de Sécurité collective nous avons connus et tout se passe conformément à ce dont nous avons convenus lors de nos précédentes rencontres.
Je voudrais donc encore une fois, vous remercier Cher Ami, pour la qualité de l’accueil et de l’amitié, et toujours réservés ici dans ce Vénérable Palais de l’Elysée. Merci Emmanuel.
Source: autre presse