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Elections régionales et communales partielles de décembre prochain : L’opposition signe son comeback sur la scène médiatique

Au cours d’une conférence de presse animée hier lundi 23 octobre par ses leaders à la Maison de la presse, l’opposition politique s’est dite non favorable à la tenue des élections régionales  couplées avec les élections communales partielles à la date du 17 décembre prochain comme  indiqué par le gouvernement. En cause : une situation sécuritaire critique et les failles décelées dans le dispositif d’organisation, qui selon elle, favorisent la  fraude.

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« La situation sécuritaire, la politisation de l’école et l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM), l’envahissement des panneaux publicitaires et affiches de campagne à but exclusif électoraliste, les élections programmées en 2017 et 2018 (problématiques de la carte NINA, la biométrie, l’audit du fichier électoral », tels sont les principaux sujets autour desquels, les leaders de  l’opposition ont animé une conférence de presse hier lundi à la Maison de la presse, en présence d’un parterre de journalistes.

Soumaïla Cissé, président de l’URD, chef de file de l’opposition, Souleymane Koné des FARE Ankawuli, Oumar Mariko du parti SADI, Amadou Thiam de l’ADP-Maliba, Hamadoun Dicko du PSP et Youssouf Bathily dit Ras Bath du mouvement Alternance 2018, étaient les principaux conférenciers.

Comme à leur habitude, le chef de file de l’opposition Cissé et les autres leaders des partis d’opposition n’ont pas fait cadeau au pouvoir en place. Durant quarante-cinq (45) minutes de conférence retransmise en direct sur des radios privées, ils ont dressé un tableau sombre de la gestion des quatre ans écoulés du président Ibrahim Boubacar Keïta et de son gouvernement.

Si le pouvoir et ses alliés croient qu’il y a eu des avancées depuis la signature de l’accord de paix et de réconciliation en 2015, le camp adverse à savoir l’opposition pense au contraire que la situation ne s’est guère améliorée depuis l’élection d’IBK à la tête du pays en 2013.

« Le Mali traverse depuis plusieurs années, l’une des plus graves crises socio-politico-sécuritaires de son histoire. L’embrasement du nord du Mali s’est généralisé à travers le centre qui constitue aujourd’hui le nœud névralgique de l’insécurité; le sud et l’Ouest connaissent des actes de banditismes sans pareils. Cette crise profonde s’amplifie de jour en jour avec son cortège de victimes innocentes », a analysé le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé. Qui ajoute plus loin qu’« Aucun progrès n’a été enregistré après la signature des accords de paix issus du processus d’Alger. Les espoirs se sont transformés en désillusions, la sécurité promise est loin d’être concrétisée ».

Selon lui, la situation sécuritaire dans le delta central est telle que l’Etat n’y exerce quasiment plus son autorité sur plus de la moitié de ce territoire, laissant le champ libre aux terroristes et bandits qui dictent leurs lois aux populations.

A l’en croire, depuis début janvier, environ 300 personnes civiles et militaires sont mortes dans les différentes attaques terroristes.

L’opposition exige la transparence dans l’organisation des élections programmées en 2017 et 2018

Au cours de cette conférence de presse, les questions électorales ont beaucoup dominé les débats. Sur le sujet, l’opposition a déclaré avoir été surprise de constater que le Gouvernement a fixé la date des prochaines élections communales, des conseillers de cercles et de Régions au 17 décembre prochain sans tenir compte des préalables posés par les partis d’opposition.

Au nombre desquels : «la résolution de la question des neuf cents mille cartes NINA de trop évoquées par le vérificateur, l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, l’audit du fichier électoral, la création d’une autorité unique et indépendante de gestion des élections, la prise en compte des citoyens devenus majeurs sur la liste électorale, la mise à disposition des cartes NINA non distribuées aux ayants droit ».

Mais aussi pour le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, le gouvernement n’a jamais expliqué aux Maliens les enjeux des prochaines élections Régionales et de Cercles initialement prévues le 17 décembre. Avant d’accuser dans la même dynamique, le ministre de l’Administration Territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly d’avoir violé la loi électorale. Et cela, en déclarant dans un document intitulé : Instruction n°2017-001398/MAT-SG en date du 09 octobre 2017, qu’ «  En sa qualité de commission de recensement général des votes et de proclamation des résultats, la commission de centralisation dispose des pouvoirs les plus étendus pour procéder : à la correction des erreurs matérielles; aux redressements nécessaires;  à l’annulation totale ou partielle des résultats de certains bureaux de vote ». Et qu’à ce titre, « elle peut recevoir toutes les réclamations concernant les résultats qu’elle examine et tranche avant de les proclamer.
Le traitement des résultats s’effectue conformément au règlement intérieur adopté par la commission ».

Pour l’opposition, le  ministre de l’Administration Territoriale, à travers cette instruction qu’il n’a jamais communiquée aux partis politiques de l’opposition, a donné à la commission de centralisation, des pouvoirs qui ne sont prévus par aucune loi de la République.
L’opposition dit halte à la politisation de l’école !

Outre les sujets relatifs à l’organisation des élections en 2017 et 2018 et la situation sécuritaire, les leaders de l’opposition ont dénoncé les récentes donations de matériels didactiques dont  des cahiers faits à l’effigie du président IBK et de certains de ses proches à des écoles à travers le pays. Ainsi que l’octroi d’un mini bus à l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) par le président IBK. Pour les cadres de l’opposition, ces gestes visent à politiser l’école. Toute chose qui disent-ils, est dangereuse et condamnable. Pis, pour le président du parti SADI, Oumar Mariko la distribution de cahiers estampillés de l’effigie des hommes du pouvoir est une forme de corruption qui ne dit pas son nom.
Et l’opposition d’ajouter que le pouvoir devait plutôt chercher des solutions aux 500 établissements scolaires refermés dans les régions de Gao, Kidal, Ségou, Mopti et Tombouctou à cause de l’insécurité.

Lassina NIANGALY

Source: Tjikan

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