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Elections législatives au Mali : Les centres de votes sont vides, les savons, gels sont innexistants

Les Maliens sont appelés à élire leurs députés, dimanche 28 mars, lors de législatives à fort enjeu, dans un contexte difficile, marqué par la persistance des violences et la propagation du coronavirus.

Les électeurs doivent renouveler les 147 sièges du Parlement en deux tours, dimanche et le 19 avril. Les bureaux de vote fermeront en principe à 18 h GMT.

Le mandat de l’assemblée issue des élections de 2013, qui avaient octroyé une majorité substantielle au président Ibrahim Boubacar Keïta, était censé s’achever fin 2018. Mais les élections ont été repoussées à différentes reprises en raison de la dégradation de la sécurité et des querelles politiques.

Le principal opposant enlevé

L’un des enjeux est tout simplement que le scrutin puisse se tenir partout dans le pays, alors qu’une large partie du territoire est en proie à des violences quasi quotidiennes. Les quelque 200 000 déplacés que compte le pays ne pourront en tout cas pas voter, car « aucun dispositif n’a été établi », selon un responsable du ministère de l’Administration territoriale, Amini Belko Maïga.

Les attaques jihadistes, les violences intercommunautaires, le brigandage et les trafics continuent, malgré la présence de forces françaises, régionales et de l’ONU.

Le leader de l’opposition, Soumaïla Cissé, a été enlevé ces derniers jours par des inconnus armés alors qu’il faisait campagne dans son fief électoral de Niafounké, près de Tombouctou (nord). Il est « vraisemblablement » aux mains de jihadistes se revendiquant du prédicateur peul Amadou Koufa, qui dirige l’une des branches de la principale alliance jihadiste du Sahel affiliée à Al-Qaïda, selon un élu du centre du pays et une source sécuritaire, cités par l’AFP.

 

Soumaïla Cissé, 70 ans, et les six membres de sa délégation, enlevés en même temps que lui, « ont probablement changé de zone et sont loin du lieu du rapt », selon la source sécuritaire.

 

Première victime du coronavirus

 

Au risque sécuritaire s’ajoute le coronavirus. Considéré comme l’un des rares pays du continent africain épargné jusqu’à mercredi par la pandémie, le Mali a enregistré samedi son premier décès lié au Covid-19, sur 18 cas officiellement recensés.

Pourtant, ces élections se tiendront bien comme prévu dimanche, « et ce dans le respect scrupuleux des mesures barrières », selon le président Keïta.

 

À Bamako, du gel désinfectant, du savon et des masques ont été distribués en prévision du scrutin et en province des kits pour se laver les mains ont été achetés sur place, selon les autorités.

Peu d’engouement

Le parti de Soumaïla Cissé appelle à une « participation massive », afin de sortir « encore plus grandi de cette épreuve », alors que plusieurs autres formations d’opposition souhaitaient un report de l’élection.

La campagne n’a pas suscité beaucoup d’engouement. Elle a été encore plus ralentie par les mesures sanitaires et l’interdiction des rassemblements.

 

Pourtant, les enjeux sont importants. Pour les experts, il s’agit de faire enfin progresser l’application de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015 par les autorités et les groupes armés indépendantistes, notamment touareg, qui avaient pris les armes en 2012. Il ne concerne pas les groupes jihadistes. Mais sa mise en œuvre est considérée comme un facteur essentiel d’une sortie de crise, à côté de l’action militaire.

 

Il prévoit plus de décentralisation via une réforme constitutionnelle. Certains opposants estiment que la réforme ne peut être adoptée par l’Assemblée actuelle car celle-ci est jugée par beaucoup « légale mais plus légitime », selon Bréma Ely Dicko, sociologue à l’université de Bamako.

AFP

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