Les élections législatives dont le premier tour est prévu pour le 29 mars donnent cette année l’occasion rêvée aux électeurs maliens de procéder à un renouvellement de la classe politique.
Face à la mauvaise gouvernance instaurée par la classe politique actuelle pour s’enrichir de façon illicite et éhontée, l’implication de la famille présidentielle dans la gestion du pays et l’occupation de la scène politique par certains chefs religieux, des jeunes conscients du danger qui guette le devenir du Mali veulent cette année tourner cette page douloureuse de l’histoire politique de notre pays. Ils sont nombreux ses jeunes à penser que les élections législatives dont le premier tour est fixé, au 29 mars 2020, leur offrent cette occasion rêvée d’entamer le processus de renouvellement de la classe politique qui gère le pays depuis la chute du dictateur Moussa Traoré, en mars 1991.
Depuis l’avènement de la démocratie dans notre pays, le constat qui se dégage est que rarement une élection n’a autant intéressé la jeunesse malienne que celle de cette année. Si les autres années, elle était considérée comme le bétail électoral des différentes formations politiques du landerneau politique malien, cette année, elle a décidé de prendre son destin en main. Elle vient, avec leur forte représentation sur des listes des candidats à la députation, de faire un plongeon dans l’eau trouble du marigot politique malien dans le but de mettre hors d’état de nuire des caïmans qui n’ont jusque-là pas compris qu’il était temps pour eux de passer le flambeau de la gestion du pays à une autre génération d’hommes politiques intègres, honnêtes et pétris de nos valeurs sociétales.
Cet engouement de nombreux jeunes à se porter candidats aux législatives s’explique par l’échec patent des dirigeants politiques qui ont pris en otage la révolution de mars 1991 pour se faire une place au soleil en confisquant les intérêts du peuple à leur seul profit, par leur manque de vision et d’anticipation.
Aussi, reprochent-ils, à cette vieille classe politique son mépris, son arrogance et son insolence à l’égard des autres couches socioprofessionnelles du pays.
Même s’ils sont sur des listes différentes, les jeunes candidats aux législatives du 29 mars sont tous animés d’une seule volonté: ‘’le changement’’. Ce changement, à les entendre, se fera au grand bonheur du peuple qui n’a récolté comme fruit de la démocratie rêvée de 1991 que des illusions, de la misère, de la corruption généralisée, bref tous les maux qui nuisent au bien- être de l’homme et au bon fonctionnement d’une société.
Les slogans et les déclarations de certains jeunes candidats sont les signes annonciateurs d’une réelle prise de conscience de la jeunesse et révélateurs d’un changement qui se profile à l’horizon du ciel politique malien, longtemps assombri par les mensonges des hommes politiques qui continuent encore, malgré leur passé peu glorieux de la gestion des affaires du pays, de s’accrocher à leur fauteuil doré, donnant l’impression que sans eux s’en est fini pour le Mali. Qu’ils sachent que le cimetière est plein d’indispensables.
Nous n’allons pas ici produire les slogans des uns et des autres pour ne pas frustrer. Mais on retient à travers une revue des affiches dans les rues de la capitale malienne et le passage des candidats sur la télévision nationale que le dénominateur commun chez les jeunes candidats est le changement pour offrir des lendemains meilleurs aux Maliens, las des fausses promesses de la vielle garde.
Il est à noter que la grande majorité des jeunes candidats ont fait leurs premiers pas dans des organisations ou mouvements de la Société civile.
Ce changement porté par les jeunes est l’aspiration profonde du peuple malien depuis le renversement du régime sanguinaire du général Moussa Traoré, le 26 mars 1991. S’il a été confisqué à l’époque par des hommes politiques sans foi ni loi, cette année, la tendance peut être renversée par la forte représentation des jeunes candidats aux législatives du 29 mars prochain et la grande mobilisation de ceux qui veulent que les choses au Mali.
Ces élections peuvent donner le ton au processus de renouvellement de la classe politique en attendant la présidentielle de 2023. Mais à condition que le peuple lui-même souhaite le changement qu’il ne cesse de réclamer, depuis le 26 mars 1991.
Yoro SOW
Source: Inter De Bamako