Il importe, après les élections congolaises, de procéder à une “publication des procès-verbaux”, ce qui signifie “presque la même chose” qu’un recomptage des voix, a indiqué lundi le ministre des Affaires étrangères et de la Défense Didier Reynders lors de la présentation des priorités de la Belgique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Conseil de sécurité reste divisé sur la position à adopter après ces élections controversées même si une position commune se dégage dans le chef des Etats-membres de l’Union européenne, des Etats-Unis et de l’Afrique du Sud.
“Vérification”
La position de la Belgique s’inscrit dans le cadre européen. Il faut de la “transparence”, a indiqué lundi M. Reynders, c’est-à-dire, qu’il faut procéder à la “publication des procès-verbaux”, ce qui signifie “presque la la même chose” qu’un recomptage des voix demandé lundi par deux organisations, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), présidée par le président zambien Edgar Lungu, et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), présidée par le président de la République du Congo (Brazzaville), Denis Sassou Nguesso.
Pour Didier Reynders, il s’agit de rendre possible une “vérification”, de s’assurer que chaque vote émis par les électeurs congolais “corresponde” bien au résultat. Cette vérification doit pouvoir être réalisée non seulement par la Commission Electorale Nationale Indépendante de la République démocratique du Congo (RDC) mais également, à présent, par d’autres instances dont la Cour constitutionnelle qui a été saisie d’une requête. Selon les résultats provisoires, M. Tshisekedi a devancé avec 38,57% des voix un autre opposant, Martin Fayulu (34,8%).
Il doit donc succéder à Joseph Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis l’assassinat de son père en 2001. Fayulu dépose un recours Mais M. Fayulu a immédiatement dénoncé un “putsch électoral” du président sortant avec la “complicité” de M. Tshisekedi, et revendiqué la victoire avec 61% des voix. Il a déposé vendredi un recours devant la Cour constitutionnelle, qui a huit jours pour l’examiner.
Outre la publication des procès-verbaux, il incombe également de rouvrir l’espace public en rendant l’accès à internet et aux SMS libre, de manière notamment à ce que les médias puissent fonctionner, a encore dit lundi M. Reynders. Le chef de la diplomatie belge est revenu sur l’historique de l’élection, chaotique, et ponctuée d’un moment d’hésitation lors de la publication des résultats. Ce qu’il faut retenir, c’est la participation massive des Congolais à ces élections dont la crédibilité ne pourra être reconnue que par les Congolais eux-mêmes, a-t-il conclu.
7sur7.be