Sur un coût total de 80 millions et une durée de 9 mois, le Projet d’Appui au Processus électoral de la transition au Mali a pris fin et les membres de l’Observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance au Mali (Observatoire-Mali), ont plaidé pour un autre projet. C’était lors de sa conférence bilancielle dudit projet, le samedi dernier animée par le président de l’Observatoire-Mali, Dr. Ibrahima Sangho à la Maison de la Presse.
Le Projet d’Appui au Processus électoral avait pour objectif de former, informer et sensibiliser les citoyens sur le processus électoral au Mali lors de la transition. Initialement prévu de prendre fin en février 2022 lors de la présidentielle comme prévu par le premier chronogramme, le projet s’est réajusté à d’autres fin avec l’interruption de la transition par le coup d’Etat de mai 2021, selon le président Ibrahima Sangho.
A en croire M. Sangho, le Projet d’Appui prévu pour 9 mois, vu que la transition s’est prorogée au-delà de février 2022, s’est orienté vers l’Observatoire des Assises nationales de Refondation (ANR) et la sensibilisation et formation sur la nouvelle loi électorale et les autres initiatives de reformes politiques et institutionnelles. « L’enveloppe restante ne pouvait servir qu’à cela », a indiqué le président de l’Observatoire.
L’Observatoire envisage de se tourner de nouveau vers l’organisation internationale de la Francophonie, qui a financé le projet afin de bénéficier un autre financement pour continuer les objectifs fixés pour la réussite du processus électoral de la transition. Les objectifs fixés n’ont pas été atteints à cause de la rupture du processus de la transition en mai 2022, mais les défis demeurent, a souligné Dr. Ibrahima Sangho.
Les défis sont, pour Dr. Sangho, la vulgarisation des différents textes qui seront adoptés pour les reformes en cours. Il s’agit entre autres, le projet de loi de la Constitution, les lois organiques et le référendum pour l’adoption de la Constitution et les élections communales, législatives et présidentielles. Toutes ces reformes doivent être vulgarisées afin d’obtenir une forte adhésion de la population et leur participation massive aux élections.
Pour ce faire, il faudrait vulgariser les différents textes en plusieurs langues nationales. Aux dires du président de l’Observatoire, seuls 17 % des Maliens comprennent le français. Pour toucher les autres 83 %, il faut obligatoirement passer par le bambara, le peulh, le soraïh, le sarakolé entre autres. Le Projet d’Appui a enregistré plusieurs succès dans ce sens lors des ANR, a confié Dr. Sangho.
En conclusion de la conférence de presse bilancielle du Projet d’Appui au Processus électoral, l’Observatoire a décliné quelques recommandations. Mettre en place une stratégie d’éducation civique électorale pour des élections apaisée au Mali, revoir les attributions de la Cour constitutionnelle, faire de l’autorité indépendante de gestion des élections, un organe constitutionnelle entre autres.
Koureichy Cissé
Source : Mali Tribune