En République Démocratique du Congo, les élections des gouverneurs et celles de sénats sont prévues pour le mois de mars 2019. Les sénats sont élus par les Assemblées provinciales via les députés provinciaux. En effet, d’ores et déjà, certains élus provinciaux de Kinshasa ont été accusés la semaine dernière d’avoir demandé de l’argent en contrepartie de leurs voix. Acte qui a suscité de grands bruits dans le pays.
À Kinshasa, deux candidats à l’élection sénatoriale ont ouvertement dénoncés àce qu’ils appellent « un monnayage des voix » qui ont même annoncé qu’ils ont fait le retrait de leur candidature à la course sénatoriale du pays. Il s’agit de l’homme d’affaires Adam Bombole, qui a été le premier à monter sur le créneau pour publier sa lettre de retrait de la candidature sur les réseaux sociaux. Quelques heures plus tard, c’était le tour du candidat Vidiye Tshimanga, proche collaborateur du président Félix Tshisekedi qui a également décidé de jeter l’éponge. D’après les informations reçues, ce dernier s’était exprimé comme suite à la radio RFI : «Il y en a un qui m’a demandé carrément 50 000 dollars, le moins cher était à 25 000 dollars(…), je me vois très mal dépenser de l’argent pour corrompre des députés et ensuite me battre contre la corruption. Je ne peux pas me lancer dans cette bataille de cette manière-là », déclare le proche collaborateur du président Tshisekedi. D’après le témoignage de ce dernier, sur les 48 députés qui composent l’Assemblée provinciale de Kinshasa, six lui ont demandé explicitement de l’argent en échange de leurs voix. Au sein de la société civile, certaines organisations demandent à la justice de se saisir de l’affaire pour évoquer les conséquences immédiates de l’élection des gouverneurs une fois que ces pratiques de corruption sont confirmées. En charge de communication à l’observation de la dépense publique (ODEP), Valery Madianga s’est exprimé de la sorte : « On assisterait à tout ce que l’on a toujours décrié, la mauvaise gouvernance, le détournement des deniers publics. Le contrôle parlementaire n’existerait même pas ». Certaines organisations vont jusqu’à demander le changement des modèles du scrutin relatif aux élections des gouverneurs et sénats.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays