Bras de fer désormais engagé entre le vice-président Saulos Chilima et le président sortant Peter Mutharika. À quatre mois de la présidentielle, le vice-président Saulos vient de déclencher une sorte de règlement de compte pour la course à la présidentielle Malawite. En effet, dans un communiqué publié en date du 11 janvier courant, Saulos Chilima a déclaré la guerre contre le président sortant Peter Mutharika qu’il accuse de « corruption » et de « népotisme ». Il s’apprête alors à le défier par la voie des urnes.
Ces révélations ont été faites lors d’un entretien que l’homme avait accordé la semaine dernière à l’AFP dans sa résidence privée qui se trouve dans la capitale Lilongwe. Lieu où le vice-président Saulos confie qu’il n’adressera plus de parole à son ancien colistier Peter Mutharika. À ce titre, il a confié ceci : « Mon bureau informe le président quand je voyage, et la communication se limite à ça », prévient-il. Évoquant ses raisons irréfutables sur l’état regrettable de la mauvaise gouvernance de l’actuel président, le vice-président dénonce le fait que le peuple assiste à des gabegies du denier de l’État sans qu’il y ait de mesures pour empêcher cela. « On assiste à un grave pillage des ressources publiques qui sont pourtant destinées à améliorer la qualité de vie », regrette-t-il et de poursuivre en ces termes : « Les personnes au pouvoir savaient parfaitement quoi faire, mais elles ont fait l’exact opposé », dénonce-t-il. Aussi, s’interroge-t-il, « A-t-on réussi ce qu’on devait accomplir ? La réponse est non. La corruption est pire qu’avant », insiste-t-il.
Notons que Saulos avait en date de l’année dernière claqué la porte du Parti Populaire Démocratique (PPD) pour le lancement de son Mouvement uni de Transformation (UTM) jusqu’au scrutin de mai 2014. Cependant, il convient de comprendre que les deux hommes sont contraints de cohabiter ensemble pour l’instant par le fait que la constitution malawite interdit au chef de l’État de limoger son vice-président. Question reste à savoir si cette partie de la constitution malawite sera respectée par le président sortant, candidat à sa propre succession.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays