Les politiciens maliens ont “plus que jamais” besoin d’une forte mobilisation et un changement général de leur façon de faire. Parce que les partis politiques ont des électeurs, mais pas de partisans. La faible mobilisation des partis politiques donne aujourd’hui davantage de pouvoirs aux leaders religieux qui réitèrent leur conviction en des actes de sensibilisation, plus importants dans le défit de la reconquête du pouvoir. La faible mobilisation peut révéler l’absence de vision.
Depuis 2012, le Mali a perdu son image de vitrine en matière de démocratie en Afrique de l’Ouest. Cette situation, selon des observateurs de la scène politique nationale, est due à l’absence de vision chez les hommes politiciens maliens. Les formations politiques au Mali ne sont pas porteuses de vision à moyen ou long terme. Si elles l’ont, elles ne l’expliquent pas ou leur
communication est très perfectible.
Souvent, des politiques, une fois élus, ne bénéficient plus de la contribution de leurs alliés politiques ; donc pas d’échanges sur les conditions de mise en œuvre de leur vision, s’il y en a. Au Mali, on a tendance à voir des formations politiques battre campagne sans la moindre vision de développement pour leur pays. A titre d’exemple, quatre ans après la prise de fonction d’IBK, quelles sont les contributions concrètes des formations politiques qui l’ont soutenu lors de la campagne électorale ?
Les candidats à la présidentielle de 2018 ont tout intérêt à avoir de vraies visions pour le développement de notre pays, et surtout pour le retour de la paix et de la réconciliation.
En raison de la diversité de choix qu’offre l’existence de plusieurs partis politiques, la mobilisation de vrais militants passe par une vision large, incluant les besoins de la population. Il est temps de changer les manières de penser pour bon nombre d’entre eux. L’adhésion à une formation politique se fait sur la base des avantages comparatifs (faciliter d’émerger, appui matériel ou financier ponctuel) et non sur celle d’une conviction politique basée sur un projet de société pertinent. Dans ces conditions, en l’absence de véritables stratégies de mobilisation appliquées de façon permanente, les partis politiques ont du mal à mobiliser leurs militants.
Espérons qu’à l’occasion de la prochaine élection présidentielle, les candidats et les formations politiques nous en disent un peu plus sur la vision qu’ils ont pour la reconstruction et le développement de notre pays pour les 5 années à venir ?
Maïmouna Diallo