A trois semaines des élections, des doutes et supputations alimentent certains esprits pour l’organisation d’une élection libre et transparente. Certain oiseaux de mauvais augure présagent que l’organisation de cette élection sera bâclée. Alors que tout laisse à croire que sans le respect du calendrier électoral, le Mali va laisser la porte ouverte à beaucoup de soubresauts qui ne seront pas bénéfiques à notre jeune démocratie.
Il est nécessaire de signaler que la majeure partie de ceux qui veulent le report des élections et qui sont en train de murmurer cela ne sont pas, en général, prêts ni financièrement ni politiquement pour se frotter à leurs adversaires. Donc leurs attitudes sont plus motivées par des ambitions personnelles que par des sentiments patriotiques. Nous devons aujourd’hui tout faire pour éviter une «somalisation» de notre pays, avec son corollaire de misères. Les Maliens doivent savoir que la communauté internationale, après avoir tout tenté en Somalie, n’a pas hésité ensuite à laisser les Somaliens à leur sort pendant vingt ans.
Vingt ans de luttes de pouvoir, de guerre civile, de tueries et surtout une période qui a été propice au développement d’une milice islamique (les Shebabs) qui est en train de rendre la paix perpétuellement précaire.
Pourquoi nous sommes obligés de faire des élections très vite ?
En effet le Mali ne peut plus durer dans l’état d’exception, cette position nous amènera à coup sûr à la case de départ.
-Un pouvoir dépourvu d’autorité sera vite remplacé, et aujourd’hui l’alternative possible ne sera que les militaires. Ce qui poussera la communauté internationale à nous tourner le dos. Les terroristes étant toujours dans la nature, le nord du Mali sera vite repris par eux en complicité avec les rebelles du Mnla. Et, mais plus tard, le Mnla sera mis en selle par la France qui n’acceptera pas, après tant de sacrifices, de laisser le nord du Mali envahi de nouveau par les jihadistes.
Nous deviendrons alors nous-même les auteurs de la séparation de notre pays. En plus, personne ne prendra au sérieux notre pays si nous n’avons pas de pouvoir légitime. Même ceux qui nous ont promis les 3,2 milliards d’euro ne seront plus à nos côtés. Une chose qui contribuera à la désorganisation de l’Etat. Dans une telle situation, le Mnla, malgré son statut de non représentativité des populations du nord finira par être plus écouté que nos autorités.
Alors, nous devons aujourd’hui par tous les moyens et par tous les sacrifices sauver notre pays en organisant l’élection présidentielle aux dates indiquées.
Qu’il vente ou qu’il neige, nous devons aller aux urnes, même si nous devons marcher sur des braises. Si nous parlons de mois de carême, c’est parce que le pays est calme. Si nous parlons de période de culture, c’est parce que le pays est calme
La Syrie peut-elle faire un mois de carême tranquille ? Les agriculteurs Syriens ont-ils la paix nécessaire pour cultiver ? La population Syrienne a-t-elle la sérénité pour profiter de ses produits agricoles et de son beau pays, qui n’est plus qu’abime ? Maliens ! Partons aux urnes pendant qu’il est encore temps, pour avoir un président légitime, même s’il est mal élu, il aura plus d’autorité et nous représentera mieux.
Oumar KONATE