Le procès pour « incitation au meurtre » du président islamiste Mohamed Morsi, destitué par l’armée en juillet 2013, s’est ouvert ce lundi matin 4 novembre. Un procès presque aussitôt ajourné au 8 janvier prochain après une audience chahutée.
La prochaine audience du procès de Mohamed Morsi aura lieu le 8 janvier prochain. Ce n’est pas une surprise, celle de ce lundi devait simplement permettre aux juges de citer les noms des accusés et leur signifier les chefs d’accusation retenus contre eux.
Cette audience aura tout de même permis de voir un Morsi combatif , visiblement en forme, vêtu d’un costume sombre et d’une chemise blanche. Il a salué les avocats venus le soutenir avant de se lancer dans une violente diatribe à l’encontre de ses juges. « Je suis le président légitime de la République d’Egypte, et vous devez écouter mes décisions », a clamé l’ancien chef de l’Etat, d’une voix forte. Il a accusé ainsi le tribunal d’être au service d’un coup d’Etat militaire et qui refuse donc de lui reconnaître toute légitimité.
Hué par les journalistes
Dans la salle d’audience, son apparition – la première en public depuis sa destitution – a provoqué les acclamations de soutien de la part des avocats pro-Morsi, et des huées de journalistes égyptiens qui ont brandi des portraits d’El-Husseini Abou Deif, le reporter tué dans la nuit du 5 décembre 2012.
C’est d’ailleurs pour les violences de cette soirée, devant les fenêtres du palais présidentiel, que Mohamed Morsi est jugé. Il encourt la prison à vie, et même la peine de mort, mais il refuse pour l’heure de désigner un avocat. Ce lundi, les harangues du président déchu et celles de Mohammed al-Beltagui, l’une des figures des Frères musulmans provoquent une telle confusion que le président du tribunal ordonne à plusieurs reprises la suspension de l’audience, avant de la reporter définitivement au 8 janvier prochain.
Source : RFI