OUAGADOUGOU, 12 mai (Reuters) – Un commando d’une vingtaine d’individus armés a abattu dimanche matin six personnes, dont un prêtre, devant l’église catholique de Dablo, dans le nord du Burkina Faso, a déclaré à Reuters le maire de cette localité de la province de Sanmatenga, Boucary Zongo.
Les fidèles sortaient de l’église, vers 09h00 locales (09h00 GMT) lorsqu’une vingtaine d’hommes les a encerclés et a abattu six personnes, ont expliqué Boucary Zongo et un témoin.
Les assaillants ont ensuite mis le feu à l’église, pillé une pharmacie et plusieurs autres magasins avant de prendre la fuite à bord de véhicules, ont-ils précisé.
Cette attaque a eu lieu deux jours environ après la libération, dans la nuit de jeudi à vendredi dans le nord du Burkina, de quatre otages – deux Français, une Sud-Coréenne et une Américaine. Deux soldats français ont perdu la vie dans l’opération menée pour les libérer. Trois des quatre otages – les deux Français et la Sud-Coréenne – sont arrivés samedi soir en France où ils ont été accueillis par Emmanuel Macron à l’aéroport militaire de Villacoublay (Yvelines).
Une attaque du même genre que celle de dimanche avait eu lieu le 28 avril dans le nord du Burkina. Des individus armés avaient tué un pasteur et cinq fidèles dans un temple protestant à Silgadji, dans la province du Soum.
Il s’agissait de la première attaque visant un lieu de culte chrétien au Burkina, avait alors déclaré le porte-parole du gouvernement.
Environ 55% à 60% de la population du Burkina Faso est musulmane et 20% à 25% chrétienne, selon des chiffres du département d’Etat américain.
Le pays est confronté à une vague de violences islamistes et le gouvernement a décrété en décembre dernier l’état d’urgence dans plusieurs provinces du Nord, frontalières avec le Mali, dont celle du Soum. (Thiam Ndiaga; Eric Faye pour le service français)