L’année Universitaire 2018-2019 tire lentement vers sa fin. Mais elle semble plus que compromise au niveau de la Faculté des Sciences Techniques (FST) relevant de l’Université des Sciences Techniques et de Technologies de Bamako (USTTB) et de la Faculté d’Histoire et de Géographie (FHG) appartenant à l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (USSGB). Dans les deux facultés, les activités pédagogiques sont suspendues à cause de l’insécurité que font régner les comités AEEM.
Les raisons qui ont provoqué ces arrêts d’activités pédagogiques sont connues de tous. Le plus récent arrêt est celui de la FHG où, la semaine dernière, suite à un violent affrontement entre clans du comité Aeem , un étudiant en la personne de Souleymane Diarra (né vers 2000 à Bamako et étudiant en 1ere année Histoire, a succombé à ses blessures par balles. En dehors, de ce cas de décès, il y a eu des blessés graves également. Le lendemain de l’acte ignoble, barbare des pseudos étudiants qui ont transformé l’espace universitaire en champ de bataille selon le secrétaire général du Comité Snesup (Syndicat national de l’enseignement du supérieur), Dr Sékou Mamadou Tangara, une assemblée des facultés s’est tenue pour prendre des mesures qui s’imposent afin que règne l’accalmie, l’harmonie dans l’espace universitaire, notamment à la FHG. « Nous informons l’opinion malienne à travers vous hommes de média que suite à la réunion d’urgence de l’assemblée des facultés tenue le vendredi dernier suite à l’affrontement des clans du comité AEEM de la FHG qui a occasionné la mort d’un étudiant et enregistré des blessés, il a été décidé de suspendre toutes les activités pédagogiques au sein de la FHG jusqu’à ce que les auteurs des troubles soient déterminés, traduit en conseil de discipline et radiés de l’école s’ils sont responsables. Jusqu’à ce qu’ aussi le minimum de sécurité soit pris pour protéger les enseignants ». Nous avons pris en âme et en conscience cette décision, a déclaré le secrétaire général du comité Snesup de la FHG, Dr Sékou Mamadou Tangara, car nous vivons un problème d’insécurité chronique au sein de nos structures d’enseignement supérieur, et principalement à la FH. « Nous constatons beaucoup d’actes de méfaits de la part des étudiants qui sont affiliés à des groupements de l’AEEM. Ce que nous déplorons aujourd’hui, c’est le décès d’un de nos étudiants, suite à des affrontements qui sont réguliers ici. Car les étudiants sont comme dans leurs champs malheureusement », a fait savoir Dr Tangara. Le tout sous l’œil vigilant des autorités qui viennent toujours après les actes (le médecin après la mort). « Il faut que les forces de l’ordre puissent intervenir et que nous ayons des postes de sécurité sur la colline. Ce n’est pas trop demandé que nous ayons un ou des postes de police sur la colline. De telle sorte que, si des affrontements commencent que ces forces puissent intervenir dans le plus bref délai afin que ça ne soit pas toujours le médecin après la mort », a déclare SM Tangara.
En ce qui concerne la suspension des activités pédagogiques à la FST, c’est une affaire d’ordinateurs portables donnés par le président de la République qui est à la base. Le comité Aeem et le décanat ne sont pas parvenus à s’entendre sur comment partager les 850 ordinateurs remis à la FST. Le comité Aeem demande d’avoir des tablettes pour équiper son bureau comme ça été fait dans d’autres facultés, grandes écoles et instituts. Le décanat de la FST refuse catégoriquement que cela soit fait. Ainsi, s’en est suivi des grèves de la part du comité Aeem. Au vu de la situation d’insécurité qui plane sur la faculté, l’Assemblée des facultés, instance suprême de la faculté, s’est réunie et a décidé de suspendre toutes les activités pédagogiques jusqu’au retour de la sécurité. C’est cette lettre qu’on a adressée au Rectorat de l’USTTB. Et nous avons fait retourner les tablettes d’où elles sont venues aussi. Je ne sais pas si elles sont arrivées ou pas, mais elles ne sont pas ici. On devait finir toutes nos évaluations et fixé tous les étudiant sur leur sort au plus tard le 15 juillet. Mais avec cet arrêt, rien n’est plus sûre. Mais je sais une chose, à partir du 31 juillet, nous nous allons laisser les enseignants aller en vacances », nous a confié le Vice Doyen de la FST, Pr Bernard Sodio. Depuis début juin, les activités pédagogiques sont suspendues au sein de cette faculté qui avait commencé à temps l’année universitaire 2019 (1er octobre). Mais à cause de cette perturbation, l’année semble plus que compromise au sein de la FST. « On devait finir toutes nos évaluations et fixer tous les étudiants sur leur sort au plus tard le 15 juillet. Mais avec cet arrêt, rien n’est plus sûre. Mais je sais une chose, à partir du 31 juillet, nous nous allons laisser les enseignants aller en vacances », nous a confié le vice Doyen de la FST, Pr Bernard Sodio. Le gouvernement va-t-il continuer à fermer les yeux sur ces suspensions d’activités pédagogiques ?
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain