Elles avaient appelé à marcher pacifiquement le mardi 26 mars 2019 vêtues de blanc pour interpeller l’opinion sur la grève de l’éducation au Mali qui paralyse l’école depuis le 11 mars dernier. Mais le mouvement a été rapidement encadré et dispersé par les forces de l’ordre.
“Nous avions pourtant demandé l’autorisation de marcher de l’hôtel Kempeski à la place du Cinquantenaire », explique Lalla Cissé, membre du «Collectif des Mamans», un groupe né sur les réseaux sociaux. “Cette situation devient intenable pour nos enfants, l’école malienne est piégée dans une crise interminable. On ne sait pas si l’année blanche va être confirmée »déplore cette mère de 4 enfants.
Dès le début de la marche, les policiers ont demandé à la cinquantaine de personnes de surseoir au mouvement. Lalla et ses camarades ont dû former de petits groupes de deux ou trois, pour se disperser dans les ruelles de Bamako.
Les forces de l’ordre étaient particulièrement sous tension ce 26 mars, date qui commémore la journée des Martyrs de Mars 1991, et avaient menacé de « gazer » ces marcheuses en cas de refus d’obtempérer.
Il reste que la déception est de mise chez beaucoup. «Je ne peux comprendre que plus de parents ne soient sortis : il s’agit de l’avenir de nos enfants», s’indigne Salama, autre membre du collectif, gênée par la tournure qu’ont pris les évènements.
«Le collectif des Mamans» n’entend pas en rester là et prévoit une autre marche pacifique après celle du 26 mars. «Nous voulions poser un acte et sensibiliser les parents dans la paix. C’est un début, nous poursuivons le mouvement», souligne Lalla.
Pour l’heure, aucune décrispation en vue entre le syndicat des enseignants et le gouvernement, une perspective quelque peu sombre pour l’avenir du pays, déjà confronté à de multiples défis sécuritaires.
La grève des enseignants se poursuit jusqu’au 05 avril prochain.
Mame Diarra DIOP
Mikado