Il ressort de nombreux témoignages que les assaillants, après avoir bouclé le village, se sont rendus directement au domicile de Bara Cheickou Issa où au moins une quarantaine de personnes ont été exécutées, y compris l’érudit, sa femme et son bébé. Quelque 18 autres personnes qui avaient fui leur village à cause des massacres pour trouver refuge chez le dignitaire religieux ont tous été exécutés par leurs bourreaux.
A croire les sources locales, c’est dans la maison de Bara Sékou Issa qu’il a été fait usage des armes automatiques, les assaillants tirant sur tout ce qui bougeait.
Après le domicile du chef religieux, ils se sont attaqués à celui du chef de village, un autre dignitaire d’Ogossagou qui hébergeait aussi de nombreuses personnes qui ont subi la furie destructrice des chasseurs.
A.DIARRA
Dans notre livraison n°4689 du lundi 25 mars 2019, nous avons annoncé que » Bara Cheickou Issa, fils du vénéré Cheickou Salah, a été tué avec 18 membres de sa famille « . De nombreux lecteurs ont réagi en précisant que Bara Cheickou Issa n’était pas un fils de Cheickou Salah mais plutôt celui d’un de ses disciples.
En outre, la photo illustrant l’annonce de l’article à la Une du journal et reprise en page 4 pour illustrer ledit article n’est pas celle du défunt mais plutôt celle de Bara Cheickou Salah qui, lui, est le fils du grand érudit Cheickou Salah.
Les deux hommes, Bara Cheickou Issa et Bara Cheickou Salah n’avaient pas seulement en commun l’homonymie. Ils étaient des plus que frères. En témoigne la réaction de Bara Cheickou Salah lorsqu’il a appris que sa photo a servi d’illustration à l’article relatant la mort violente de Bara Cheickou Issa. Il a dit ceci : » Je ne m’en offusque pas parce que c’est comme si c’est moi-même qui suis mort. Bara Cheickou Issa était une partie de moi « .
Des mots qui expriment toute l’émotion qu’il a ressentie après le meurtre de son ami et compagnon de tous les jours.
Bara Cheickou Issa et Bara Cheickou Salah sont tous les deux issus de la Qadriya de Cheickou Salah, le saint homme qui enseigna pendant plusieurs années un islam soufi basé sur la tolérance religieuse, l’amour du prochain. Son humilité et sa très grande sagesse lui ont permis de son vivant de rassembler autour de lui des disciples issus de toutes les communautés. Ses enfants et disciples marchent depuis toujours sur ses traces. Bara Cheickou Issa était l’un des plus influents.
Source: L’Indépendant