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Éditorial: SIGNAUX

Enfin des vents favorables ? On se surprend à espérer qu’il en soit ainsi. Même s’il est difficile de se laisser aller à l’optimisme. Tant l’enchaînement des événements dramatiques qui se déroulent sur notre sol depuis 2012, a entamé notre foi à une sortie de crise à court terme. Mais tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir. Et nous ne pouvons que nous accrocher à la moindre lueur d’espoir qui pointe à l’horizon.


Les signaux de ces dernières semaines incitent à compter sur des vents en poupe pour gonfler nos voiles vers des rivages cléments. Nous assistons à un arrêt de l’insupportable enchaînement des tueries dans la région de Mopti. Sera-t-elle durable cette accalmie ? Possible ! Car le gouvernement et ses partenaires ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Les acteurs locaux aussi semblent avoir fait le choix de fumer le calumet de la paix.
Les actions sécuritaires et alimentaires (plus de 3000 hommes supplémentaires et 8000 tonnes de vivres) enclenchées à l’occasion de la tournée du Premier ministre constituent l’amorce d’une reprise du contrôle du terrain perdu par l’Etat dans cette partie du pays. L’Etat marque ainsi sa présence à la fois par la force publique que par l’assistance aux populations dans le besoin. C’est le moins que les citoyens affectés par les troubles puissent attendre du gouvernement qui est tenu de jouer pleinement son rôle régalien.
L’Etat malien affiche donc sa détermination à ne pas manquer à ses obligations. Pour l’accompagner, nos partenaires étrangers ont changé de posture. Tous les intervenants ont, semble-t-il, été affectés par la tournure dramatique des événements de ces derniers mois. La Minusma et l’opération française Barkhane ont entamé des actions qui donnent un sens beaucoup plus utile, aux yeux des Maliens, à leur présence sur notre sol.
Les troupes onusiennes seront davantage présentes aux côtés de nos soldats pour la sécurisation des populations civiles. Leur appui permettra de renforcer le maillage sécuritaire et enlever aux criminels la possibilité de perpétrer des massacres et de repartir sans être inquiétés. Si les malfaiteurs savent qu’en s’attaquant aux civils, ils auront à qui parler, ils craindront pour leur propre vie.
Aussi, les forces françaises ont décidé de se concentrer davantage sur les régions devenues l’épicentre des menées des groupes terroristes. Le camp fraîchement installé à Gossi, est un poste de sécurité qui perturbera la liberté de mobilité dont les criminels semblaient disposer dans la zone. Les soldats maliens pourront certainement compter sur la réaction prompte des partenaires français en cas de coup dur.
Autre signal encourageant : la mobilisation de l’ONU pour trouver une solution rapide à la dégradation de la situation humanitaire. Une mission a séjourné récemment dans notre pays pour étudier les modalités d’une intervention en coordination avec les autorités maliennes. Si l’ONU en est au stade de la prospection, l’Union européenne est déjà passée à l’action en mobilisant la somme de 6,5 milliards de Fcfa pour le retour des services sociaux de base et l’administration dans les zones affectées par la crise.
Le soutien de l’Europe à la lutte contre le terrorisme a été réaffirmé par la cheffe de la diplomatie Federica Mogherini lors de sa récente tournée africaine qui l’a conduite dans notre pays. A l’issue de sa rencontre avec les ministres des Affaires étrangères du G5 Sahel à Ouagadougou, elle a annoncé un appui de 90 milliards de Fcfa pour l’opérationnalisation de la Force conjointe.
Face au risque d’extension de la menace terroriste dans les autres pays de la région, lors du dernier sommet de l’Uemoa, les chefs d’État d’Afrique de l’Ouest ont annoncé qu’ils se réuniront en septembre pour débattre des questions sécuritaires et envisager une large coalition au-delà de leur zone pour combattre le terrorisme au Sahel.
Le président ivoirien a plaidé pour une coalition incluant l’ensemble des pays de la Cedeao, ainsi que le Tchad et le Cameroun. Cette coalition africaine pourrait préfigurer une mobilisation plus vaste avec l’implication des grandes puissances. Alassane Ouattara a annoncé que l’organisation ouest-africaine soutiendra le dossier devant l’assemblée générale de l’ONU. Si tous les pays de la Cedeao font un plaidoyer à l’unisson, il y a de fortes chances qu’ils arrivent à se faire entendre par les grands de ce monde et faire de la sécurité au Sahel une préoccupation planétaire.
B. TOURÉ

Source: L’Essor- Mali

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