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Editorial : Les obligés

Avec la signature en deux temps, les accords dits de paix et de réconciliation nationale, la France l’ancienne puissance coloniale peut se frotter les mains et s’endormir sur ses lauriers. Pour cause, elle n’aura plus besoin d’une base militaire pour disposer de nos ressources stratégiques. Celle du Tchad suffira car  elle a plus ce qu’il faut pour croquer à belle dent ce que renferment les entrailles des bassins de Taoudéni et  du Timetrine. Ce plus, elle le tient de par son nouveau rôle de libérateur devant des obligés qui lui doivent pour plusieurs décennies à venir.

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Le premier à lui devoir est l’Etat du Mali (du moins pour ce qui en reste après tout ce que nous avons connu comme humiliation).Ce dernier  doit désormais ménager le nouveau sauveur qui a été «  officiellement  invité »  quand les forces d’invasion étaient à Konna. Ironie de l’histoire, cette France qui avait été invitée cinquante ans plutôt à vider les lieux a été accueillie avec tous les honneurs au monument de l’indépendance cette fois ci pour nous libérer des forces d’invasion qui de toute évidence ne lui étaient pas étrangères.

Le second des obligés reste la nébuleuse indépendantiste qui avec l’appui plus ou moins visible de la même puissance coloniale avait enregistré des victoires figurantes, dignes des troupes allemandes aux premières heures de la deuxième guerre mondiale. Cette avancée virtuelle que les rêveurs du mouvement indépendantiste avaient prise pour argent comptant sera stoppée par d’autres forces issues du même laboratoire qu’elle, à qui on a collé « l’étiquette djihadiste ». Ces dernières ont donné la preuve de leur maitrise du terrain en chassant jusqu’à leurs derniers retranchements les combattants indépendantistes. Les ténors d’un Etat touareg devront rester tranquilles car ils doivent leur survie à cette même France qui les a envoyés contre l’Etat du Mali, avant de  les a protéger  contre les « djihadistes ».

Avec deux obligés stratégiques : le gouvernement malien et le MNLA, assortis de la bienveillance internationale, la France dispose désormais sur plateau d’argent ce qu’elle a toujours cherché, c’est-à-dire le monopole des ressources minières du Mali.

Le jeu est connu et on devrait le comprendre avant, car ceux qui se sont sacrifiés pour notre indépendance ne l’ont jamais caché. Malheureusement, ils ont été trahis par des fils  indignes, qui n’ont pensé qu’à leur profit immédiat. Il nous faudra renaitre encore avec le meilleur de nous-même pour  léguer aux générations futures un Mali debout et fier comme nous l’avons hérité.

 

Source: Delta Tribune

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