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Editorial: Le président IBK doit sévir

Les militaires indisciplinés de Kati ont encore fait parler d’eux le lundi 30 septembre dernier. Cette mutinerie au sein de la garnison n’était pas dirigée contre le nouveau pouvoir incarnée par IBK, mais contre l’ancien putschiste, le désormais Général Amadou Aya Sanogo, injustement élevé à ce niveau tandis que ses compagnons n’ont rien obtenu.

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Selon des sources bien informées, l’origine de cette sédition proviendrait non pas de la question des galons présentée comme un épouvantail, mais d’une répartition  inéquitable d’un montant faramineux que le Président du Nigéria, Goodluck Jonathan, aurait donné à l’ex-junte.

Sanogo et certains de ses proches auraient touché à la fois la part du lion et celles des antilopes, des biches et des lapins. D’où la révolte des panthères, qui ont sorti leurs griffes lundi dernier. Heureusement pour Sanogo, il a pu mettre en avant son talent de sprinteur pour éloigner de lui le danger immédiat. Mais, pour l’instant, le tout nouveau Général est aux abonnés absents.

Dans tous les cas, rien ne saurait justifier au sein de l’armée un tel comportement, cette indiscipline inqualifiable. L’armée, nous en avons besoin à Tombouctou, à Gao et à Kidal. C’est dans ces localités que des tirs de fusils contre l’ennemi pourraient se comprendre, non à Kati entre les éléments d’une même armée nationale.

Cela est inacceptable, inadmissible, honteux, en cette phase de reconstruction de notre armée, de notre pays « tombé plus bas que terre »,  pour reprendre notre père bien aimé, Seydou Badian Kouyaté.

C’est pourquoi nous estimons que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, qui a été bien inspiré d’écourter son séjour parisien pour cause de «bousculade» au pays, doit sévir, vu la gravité de la situation. Sans hésitation, IBK doit frapper, frapper tant de façon symbolique qu’exemplaire.

Parmi les paliers de sanctions, la plus radicale sera de radier de l’effectif de l’armée tous les mutins. Cela pourrait certes avoir, dans le contexte actuel, des répercussions malheureuses, mais, si les dispositions idoines sont prises en amont, tout ira bien. Sans anicroches.

L’autre niveau de sanction consiste à muter à 100% l’effectif actuel de Kati dans les différentes garnisons du pays, y compris et surtout Kidal et Tessalit. Au même moment, les chefs comme Sanogo et autres hauts gradés ex putschistes doivent être mutés dans des ambassades lointaines, en Chine et en Russie, par exemple, ou mis à la retraite, tout simplement.

En tout cas, le Président ne doit accepter aucune doléance formulée par le biais des armes. IBK a lui-même répété souvent durant sa campagne que les conditions de vie et de travail des forces armées et de sécurités seront améliorées. Alors, pourquoi une mutinerie pour  enfoncer une porte déjà ouverte?

Si IBK rate ce coche, ce sera vraiment très mal parti pour son régime. C’est le moment où jamais de hausser le ton et d’infliger les châtiments appropriés. IBK doit donc foncer, non pas tête baissée, mais plutôt très haute, comme sur sa plus célèbre photo de campagne, en pensant à la voix de Fantani Touré, qui chante un IBK fort et aimé de tout le monde.

Pour l’honneur du Mali, pour la dignité des Maliens, IBK doit sévir, quelles qu’en soient les conséquences. Il n’y a à avoir peur de rien en la matière, sauf de Dieu!

Chahana Takiou

Source: 22 Septembre

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