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Éditorial : Le Mali, capitaine de l’équipe d’Afrique en marche

Il ne s’agit pas de fiction, ni romanesque, ni théâtrale et pas même cinématographique. Nous n’irons pas jusqu’à tutoyer Dieu pour qu’il nous livre ses desseins pour les opprimés de la terre, mais l’intelligence qu’Il nous a donnée nous permet de percevoir que quelque chose de divin couvre l’avancée du Mali depuis le 05 juin 2020, et plus manifestement depuis le 18 août 2020, et plus fortement depuis le 24 mai 2021 qui a marqué l’envol irrésistible à compter des 07 et 11 juin 2021 vers des horizons édéniques.

L’atterrissage sera sans doute en toute douceur, la fusée ayant décollé dans les bonnes conditions après l’abandon en plein vol qui aurait pu la désintégrer pour de bon. Mais, dit Master Soumy, il y a la main de Dieu et, avant lui, son père Salif Keïta, le Domingo de la musique du Mali et porte-drapeau de la culture malienne- et quel grand patriote !-, a eu belle sagesse de signifier que quiconque mal agit contre les Maliens sera frappé de damnation et ne trouvera personne pour le sauver.

Il ne s’agit pas non plus de vanité, encore moins de tirer sans cesse gloriole d’un passé incontestablement glorieux. Le Mali est une terre qui fait partie de quelque mystère, il faut s’en convaincre. Pays le plus enclavé de la sous-région, il a enregistré des apports humains qui font de lui le plus melting-pot parmi tous ses voisins et a connu, par ce facteur, un rayonnement universel qui ne peut s’assombrir : les institutions scientifiques de Tombouctou, de Sankoré, Djenné, les épopées guerrières de Kayes, Ségou, Sikasso, les arts et culture de Mopti, toute somme d’un pays du 21ème siècle  s’élevant sur le substratum de trois empires sur lesquels l’histoire ne peut faire l’impasse. Lorsque l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A.) naît dans l’autre vieux pays, Ethiopie, le 25 1963, le vieux Mali, qui avait proclamé, trois ans plus tôt, son indépendance le 22 septembre 1960, avait aussi, déjà, en tant que pionnier en la matière, inscrit dans sa toute première constitution qu’il était prêt à renoncer à partie ou tout de sa souveraineté pour réaliser l’unité africaine ; un principe qui sera régulièrement coulé dans l’or inoxydable de toutes les constitutions maliennes, c’est-à-dire jusque dans celle promulguée le 22 juillet 2023. Tel est le Mali, qui a toujours souci de donner l’exemple, tel le capitaine d’une équipe fort engagée pour des victoires, telle donc comme la nouvelle Afrique consciente de son devoir et de ses obligations de s’affranchir de tous les jougs d’avilissement et d’exploitation.

Comme capitaine désormais de cette nouvelle Afrique, le Mali n’est heureusement pas seul. Nous avons le soutien de tous les fils conscients d’Afrique et d’ailleurs. Ils ont pour noms, entre autres : panel du plateau d’Afrique-Média, Kémi Séba, Egountchi Béhanzin, Nicolas Agbohou (l’infatigable combattant ivoirien contre la monnaie nazie appelée franc CFA), Yves Ekué Amaïzo (le grand économiste togolais), Luc Abaki (le célèbre chroniqueur togolais), Pr. Mamadou Koulibaly (ancien ministre ivoirien de l’Economie et des Finances et ancien Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire), Pr. Franklin Nyamsi et l’Amazone du 21ème siècle, Nathalie Yamb. Pour en arriver à cette solidarité dynamique, il a fallu d’abord que le peuple malien prouve sa résilience. Et il l’a superbement montré le 14 janvier 2022, en endurant ce que les coalisés, dont en tête des Africains en tant que bras armés, croyaient impossible chez un peuple africain. Dans cette montée sur les remparts, des intellectuels, dignes fils, ont marché en avant. Professeur émérite Diola Bagayoko, scientifique de haut vol, enseignant et chercheur, a présidé les Assisses Nationales de la Refondation à notre ambassade à New York, aux U.S.A. Boubacar Touré, juriste à Montréal (Canada), n’a pas arrêté de dénoncer les malveillances françaises contre le Mali et son armée surtout. Professeur Boniface Diarra, depuis le Canada, a régulièrement utilisé sa plume et son expérience pour éveiller les consciences afin que chacun soit comme une sentinelle vigilante dans la protection du Mali. Auparavant, faut-il remonter à quelques 50 ans pour rappeler que Salif Keïta, le Domingo du football malien et premier Ballon d’Or africain, a refusé de porter le maillot de l’équipe nationale de France pour demeurer Malien ? Le rôle du Mali vient d’être encore porté au pinacle avec le dernier coup d’Etat au Niger. Imaginons ce qui serait advenu de ce pays sans le communiqué conjoint Burkina Faso-Mali prévenant contre toute attaque (déclenchement de guerre en réalité contre les nouvelles autorités militaires à Niamey). De la part du Burkina Faso et du Mali, c’est une question de légitime défense et non une déclaration de guerre. Ceux qui s’apprêtaient à envahir n’ont souci ni de légalité internationale, ni de souffrances dont les populations seraient les victimes, c’est bien connu. Assurément, il ne fallait pas rester avec l’armée au pied après la volonté exprimée de tels criminels.

Amadou N’Fa Diallo

Source : journal Le National n° 545 du jeudi, 03 aoùt 2023

Le National

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