Le Chef de l’État sait que les Maliens sont devenus autant de Saint-Thomas et qu’ils attendront de constater l’effectivité du désarmement des groupes armés. Car c’est ce qu’a promis Ibrahim Boubacar Kéita, hier, à Sobame Da. Promesse que le président ne pourrait pas ne pas faire, surtout en invitant ses compatriotes au sursaut pour le Mali. Ce sursaut, il le sait aussi, passe par la reconquête du monopole de la violence par l’État.
A défaut, la spirale à l’œuvre consumera le Centre et débordera sur d’autres zones déjà menacées ou ciblées. Et ce, dans un pays criblé de défis plus pressants et hélas distrait de sa seule guerre légitime, celle de chaque centime judicieusement investi pour une meilleure école, pour l’ accès à l’emploi et pour une bonne couverture sanitaire.
Mais le Président sait enfin que la promesse de désarmer les groupes criminogènes n’est pas aisée à tenir dans l’engrenage actuel du Centre. La preuve : pendant que le Premier ministre était à Sobame-Da, trois localités (Nema, Boundou Heyrou, Petaka), toutes dans le Seeno, résistaient à leurs assaillants. Et même si le bilan est heureusement bien inférieur à celui de Sobame-Da, il y a eu mort d’homme.
Chaque jour apporte son lot de larmes, de sang et de deuil dans cette région qui fut si agréable à vivre, il y a peu. Une banalisation du meurtre à coûte que coûte combattre. Or, le vivre en commun aujourd’hui menacé peut être restauré tout comme peuvent être défaites les hordes de prétendue auto-défense et l’extrémisme violent.
La mission n’est pas au-dessus de nos capacités, les forces de défense et de sécurité nationales en tête, les forces internationales en appui. Et pour les gouvernants, un serment à tenir : zéro impunité, zéro exaction, zéro erreur de jugement. Au fond, nous devons juste être patriotes et rigoureux.
Source: Benbere