Les rideaux sont tombés le vendredi passé, 10 mai 2024, sur le Dialogue inter-Maliens. Au plan communal comme lors de la phase, cette grande assise a mobilisé autant les officiels de la République que les citoyens. Elle aura été comme un appoint aux Assises Nationales de la Refondation tenues il y a trois ans, qui ont balisé la nouvelle voie pour le Mali. Lorsqu’on fait la somme des aspirations et intentions citoyennes, le dialogue inter-Maliens a réussi à recommander clairement ce qui, pour de bons esprits, n’était qu’un secret de polichinelle, à savoir la prolongation de la Transition pour mieux refonder le Mali.
Cette volonté conçue dans le cœur des Maliens avait été effectivement exprimée fortement à l’issue des ANR. Les hautes autorités, dans un flegme absolument malien qui remonte à la nuit des temps et qui qui prédispose qu’il n’est pas convenant de heurter outre mesure son partenaire, avaient envoyé d’importantes délégations aux instances de la CEDEAO pour leur expliquer le bien fondé de la décision des Maliens pour une Transition dont la durée se situe entre deux à cinq ans. Cette démarche, polie et sage dans son essence, a été curieusement mal accueillie par les dirigeants de l’organisation sous-régionale. Le Mali avait alors, en toute responsabilité, prit ses responsabilités en décrétant une durée de deux ans. Mais il convient d’admettre que dans les conditions historiques nouvelles, le timing le mieux calé peut être affecté par des aléas le plus souvent inattendus. Sinon, loin de relever de la manipulation des esprits, l’idée d’une Transition plus longue pour mieux réussir trottait dans les têtes, pour d’évidentes raisons. Pour le moins, le Mali n’existait réellement que sur quasiment 25% de son territoire originel, plus de 73% de celui étant sous la coupe réglée des groupes terroristes, séparatistes, indépendantistes, narcotrafiquants et cartels férus des ressources du sous-sol. Pour cette raison et pour bien d’autres évidentes les unes que les autres, le scientifique de haut vol, Diola Bagayoko, Professeur émérite qui totalise plus de 40 de vie de recherches et de succès aux U.S.A., avait suggéré une Transition qui ne se limiterait pas à deux ou trois ; c’était après avoir présidé, en bon patriote malien, les assises nationales de la Refondation dans l’enceinte de l’ambassade du Mali à New York. Intellectuel respecté que l’on ne peut soupçonner de se laisser corrompre comme un citoyen peu averti et peu conscient, Pr. Diola Bagayoko vit en plus dans le saint des saints de la démocratie, si l’on accepte que l’Amérique est sans conteste une référence en la matière. Son avis interpelle et ne cesse d’interpeller. Quant à l’élévation de six de nos héros au grade de Général, l’idée n’est pas non plus nouvelle. A l’Occasion des manifestations du premier anniversaire de la Souveraineté retrouvée le 14 janvier 2023 à Ségou, le porte-parole des sages de l’antique cité avait suggéré que le Colonel Assimi Goïta soit fait Maréchal du Mali !
Le dialogue inter-Maliens a pris fin quand le Mali se trouve toujours au milieu du gué, de plus en plus dans la ligne de mire des hostilités fomentées de l’extérieur, ne visant rien d’autre que nos richesses immenses et variées. Un général français, de surcroît ancien chef d’état-major des Armées françaises, a même laissé entendre récemment que son pays et l’Europe doivent envisager, sérieusement, de « revenir nous recoloniser dans les dix prochaines années ». C’est dire combien nous aussi, les Maliens et les Africains, notamment les Sahéliens, devons nous préparer à faire échec à ce projet funeste. C’est tellement possible et à notre portée ! Un général en vaut peut-être un autre, mais François Lecointre n’a certainement rien compris à la formulation de De Gaulle qui écrit dans son livre ‘’VERS L’ARMÉE DE MÉTIER ’’ : « Nul ne peut croire qu’un futur conflit doive ressembler, même de loin, à celui que nous avons vu. » Il est illusoire de croire que les envahisseurs puissent vaincre nos hommes au corps à corps, dans les airs, sur les sables et les collines. Tout compte fait, aucune reculade ne nous est autorisée, nos FAMA ne se laisseront pas surprendre. Nous ne serons plus vaincus. Il nous faut seulement la bravoure, la détermination, le stoïcisme : du patriotisme vrai tout simplement !
Amadou N’Fa Diallo