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Éditorial : À nous l’avenir !

Les dernières élections législatives, convoquées par Emmanuel Macron pour s’assurer, cela va sans dire, une confortable majorité, ont montré combien la démocratie, mode de gouvernance galvaudé et dévoyé depuis belle lurette, n’est plus qu’un machin trompeur, une sorte de miroir aux alouettes tendue aux peuples peu soucieux d’eux-mêmes. Ces élections législatives-là ont en effet prouvé à la face du monde que ce que magnifie tant comme meilleur système de gouvernance n’est plus que la caverne d’Ali Baba pour politiciens indélicats.  Emmanuel Macron a été désavoué, mais il a superbement choisi de nier le résultat des élections législatives, devenant ainsi, au nez et à la barbe des Français, le putschiste contre les urnes et le suffrage citoyen. En considérant que la France a enregistré de par un passé pas encore millénaire la démission de chef d’Etat désavoué par les urnes et une période de cohabitation en raison justement du respect des expressions citoyennes à travers les urnes, Emmanuel Macron est devenu un dictateur, figure que ne veulent pas voir l’Europe et tout l’Occident mais qui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, restent muets devant le hold-up hier seulement impassable sur les institutions françaises. Quid du peuple français qui s’est vautré dans le silence de la carpe, à l’exception notoire d’un Jean-Luc Mélanchon qui a clairement dénoncé le vol du résultat des législatives par un président de la Vème République française. Le désarroi, qui va avec l’amertume la plus indicible, est la nomination comme Premier ministre de Michel Barnier, 73 ans, habitué des échafaudages politiques dans l’Hexagone, dont la formation est arrivée dernière à l’issue des désormais fameuses législatives. Autrement dit, la France se trouve prise en otage de la clique Macron, dans une nouvelle dictature qui ne dit pas son nom. 

Lorsque, ahuri, Me Harouna Mamadou Toureh, avocat chevronné et ancien ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration nous invite, avec tous les journalistes courageux, à « contribuer à raccourcir le délai qui nous sépare de notre destin en or », il exprime en réalité les sentiments et les aspirations de tous les Maliens conscients, de tous les Sahéliens debout pour nous affranchir des jougs d’asservissement et de prédations qui n’ont que trop duré. « Notre destin en or » rime tout simplement avec « A nous l’avenir ! », tout l’avenir forcément radieux dès lors que nous avons une claire lecture du passé et du présent et que nous marchons résolument vers l’avenir. Les donneurs de leçons de démocratie, impénitents phraseurs, ne trompent plus personne. La démocratie est un trompe-l’œil, on vient de le voir en France, comme on l’a déjà vu en Biélorussie avec l’incarcération et la mise hors-jeu pour de longues années des acteurs importants de l’opposition. Le modèle français ne fait en tout cas plus recette, la preuve éloquente est le désamour incontestable entre la classe politique malienne et le peuple malien, un désamour qui se traduit par le rejet systématique des politiciens par les citoyens. C’est que les élections que réclamaient à tue-tête les politiciens ne valent pas un clou si la conscience de servir avec loyauté et dévouement la patrie n’est pas la règle que nul ne doit transgresser. Mais, hélas, en trois décennies, il n’est plus niable que la classe politique par le truchement des élections, a perpétré des nuisances terribles contre notre pays, visant même sa partition, voire pire, sa disparition. Les efforts colossaux en cours pour la défense de l’intégrité de notre territoire national, des personnes et de leurs biens, en disent long sur l’ampleur du mal. Si l’on se remémore que ce qui est en cours en France actuellement avait été de mise au Mali en 2014, on comprendra aisément que la Transition doit être protégée des politiciens, « porteurs de remèdes de cheval » pour aggraver la maladie du Mali et le jeter dans le coma. En effet, en avril 2014, Moussa Mara, qui n’a obtenu que 1,5% à l’élection présidentielle de 2013 et dont le parti n’avait qu’un député, a été nommé par Ibramhim Boubacar Keïta, celui-là qui aimait singer la France, comme Premier ministre. On ne se lassera pas de compter le bilan cruel que le sieur Mara a laissé. Or, nous avons bien un destin en or à ne pas gaspiller.

 

Amadou N’Fa Diallo

Source: Le National

 

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