En effet, les élections législatives, prévues pour les 29 mars et 16 avril, s’annoncent pour le moment différentes des précédentes. Sa particularité, c’est le nombre élevé de candidatures de jeunes. Oui, à Bamako comme partout à l’intérieur du pays, les jeunes se déclarent candidats pour représenter valablement le peuple malien à l’hémicycle, contrôler les actions du gouvernement. Ces déclarations de candidature peuvent être banales pour certains, mais elles sont, à notre point de vue, annonciatrices de la fin du manque de courage politique chez les jeunes maliens. Elles annoncent le changement d’attitude de cette jeunesse qui, au lieu de prendre son destin en main et de faire changer le système de la gouvernance chaotique, a toujours préféré rester auprès de son thé pour dire : « les députés du Mali ne valent rien. Ils ne jouent pas leurs rôles et ne nous représentent pas valablement. On ne peut pas gagner les élections en présence de ces vieux…». Ces déclarations de candidature pour les législatives annoncent l’émergence des jeunes qui sont, pour nous, le fer de lance de toute changement social. Là où se trouve l’espoir, c’est le fait que ces jeunes, malgré leurs faibles moyens pour la plupart, acceptent de se porter candidats pour être députés. Cela, en sachant très bien le poids des billets de banque dans les élections au Mali. Il est vrai que la participation aux élections est une étape, le fait d’être plébiscité en est aussi une autre. Mais dans tous les cas, le réveil, bien qu’un peu tardif, de la jeunesse malienne est un signe d’espoir. Si ces jeunes refusent de se faire manipuler par des vieux « politiciens », acceptent de se donner la main au-delà de toutes leurs divergences de points de vue, on pourrait, dans les années à venir, avoir une Assemblée Nationale avec, en majorité, de jeunes députés. Mais le rajeunissement de l’Assemblée Nationale du Mali ne peut se faire tant que les Maliens continueront à voter pour les billets de banque de 2000 et de 5000 francs. La jeunesse qui a toujours dénoncé « l’irresponsabilité » des députés doit aussi refuser de voter pour de l’argent. Il revient donc aux jeunes candidats, n’ayant pas de moyens certainement, de pouvoir bien convaincre les populations à travers leurs projets. En attendant les résultats, l’espoir de voir beaucoup de jeunes députés dans le parlement malien prochain est permis.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali