Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de la commune V du district de Bamako a donné, le dimanche 30 juillet dernier, l’information selon laquelle, la police en faction au domicile de Mme le Président de la Cour constitutionnelle du Mali a découvert aux alentours de 5h du matin, une « boite contenant environ une vingtaine de cartouches de divers types d’armes (pistolet mitrailleur et fusil Baïkal). Une faible quantité de ces munitions a explosé sans aucun dégât ». Une enquête est donc ouverte pour démasquer les commanditaires.
Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi veulent-ils attenter à la vie de Manassa Dagnoko ?
La seule certitude : l’opposition parlementaire qui avait introduit une requête aux fins d’annulation du referendum annoncé, est très mécontente de l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 4 juillet 2017 qui ébranle sa conviction, fondée sur l’article 118 de la Constitution. Résultat : Le président de cette institution et ses membres ont été accusés de tous les péchés d’Israël, de tous les noms d’oiseaux, dans certains médias et sur les réseaux sociaux. En clair, ceux qui se disent des « démocrates sincères et patriotes convaincus » ont refusé d’admettre et de se soumettre aux réalités des neuf sages.
Réunis au sein d’une plateforme, dénommée « An té-Abana – Touche pas ma Constitution », l’opposition parlementaire et extra-parlementaire ainsi que plusieurs associations, sous l’égide de la très controversée, Mme Sy Kadiatou Sow, multiplient les pressions à travers des invectives et des attaques verbales ciblées.
Cette atmosphère délétère a contribué à créer une insécurité à Bamako, une intolérance, une certaine arrogance, voire un toupet dans les milieux opposés au pouvoir, avec comme conséquences des tentatives d’assassinat.
La première a été celle de Madou Kanté (regrettable ! inacceptable !), que la plateforme, sous la manipulation de Tiébilé Dramé, avec comme marionnette, l’honorable Thiam, a tenté de récupérer de façon politicienne. Malheureusement pour cette organisation, la victime l’a mise à sa place.
La seconde, la plus illustre, celle du président de la Cour constitutionnelle, est passée sous silence pour ceux qui prétendent défendre la République et les droits humains. Madou Kanté qui n’arrive pas à la cheville Manassa Dagnoko, à tous points de vue, est mieux traité que cette amazone, icône de la lutte contre la dictature, fervente partisane de la bonne distribution de la justice.
Où est le communiqué de condamnation de cette tentative d’assassinat de la plateforme ? Où sont l’AMDH, la FIDH et Amnesty International ?
Ces organisations promptes à condamner l’armée malienne ou le gouvernement sur des prétendues violations des droits de l’homme, observent un silence assourdissant. Alors que récemment, on les a entendus sur des affaires similaires, sinon moins que ça, qui ont même fait l’objet de condamnation judiciaire. Alors, où est l’autorité de la chose jugée ? Où est l’impartialité ? On n’est pas dupe. Ceux qui sont à la manœuvre sont bien connus.
En tout cas, la négation qui se dessine, celles du droit, des vertus, de la vérité, de la responsabilité, sont hautement préjudiciables à la République, à la démocratie, et surtout aux Maliens. Ceux-ci, dans certains milieux, commencent à se regarder en chiens de faïence. Alors, qu’on baisse la température (Majorité et Opposition), qu’on arrête d’inquiéter les uns et les autres, à travers des menaces, des intimidations, des violences verbales, des tentatives d’assassinat, des marches peu productives. Que tous (acteurs politiques) sachent, nous ne cessons jamais de le dire, que nul n’a le monopole de la violence. Nous nous interrogeons encore : Qui veut attenter à la vie de Manassa Dagnoko ?
Chahana Takiou
Source: 22 Septembre