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Edito : Quand les autorités intérimaires prennent le pas sur la nouvelle constitution

Le vote de la loi sur les autorités transitoires n’a pas fini de perturber notre sommeil, parce que nous voulons un Mali unitaire dans la forme et dans le fonds comme nos aïeux nous l’ont légué.

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Lorsque nous entendons la CMA et d’autres déclarations nous dire que l’installation des autorités intérimaires constitue pour les mouvements non seulement l’opportunité de placer leurs représentants au sein des organes dirigeants, mais aussi de mettre en œuvre et à l’avance, la libre administration des collectivités telle que  définit par la future régionalisation, voire même la future constitution qui sera adaptée  à l’Accord de Paix, nous plaignons la classe politique majoritaire, la société civile et les religieux pour avoir opté pour la loi de l’OMERTA. On se demande pour quel intérêt personnel ou général ?

Lorsque j’ai entendu  le représentant du MNLA qui disait enfin de semaine dernière sur les ondes de RFI,  que le rôle de l’Etat se résumera à long terme  à une  portion congrue. Ce quiproquo ne dissipera pas nos inquiétudes aucunement. Il en est de même des explications données par les Ministres en charge du Développement du Nord et de la Décentralisation. Avec ces explications peu convaincantes sur les autorités intérimaires, les élus locaux du nord n’ont-ils pas  raison de se plaindre ? Certainement oui, car pour eux la disposition est taillée sur mesure.

La désignation des membres de l’autorité porte sur des personnes résidant sur le territoire de la collectivité et issues des services déconcentrés de l’Etat, de la société civile, du secteur privée et éventuellement des conseillers sortants en nombre toutefois limité.

La CMA et la Plateforme peuvent outrepasser ces mesures sans aucune possibilité pour l’Etat Central de corriger le tir sans le bon vouloir des Groupes armés. On prétend que la réforme concerne toute la République, mais en réalité elle est faite uniquement pour le Nord, car aucun cas d’inactivités n’est constaté dans les collectivités du sud.

Le cas récent de la nomination des gouverneurs des régions de Ménaka, et Taoudéni ne concerne que ces deux régions du nord, alors que la même loi concerne huit autres régions, pour lesquelles le régime d’IBK ne dit et ne fait rien. Les groupes armés considèrent ce régime de faveur comme un trophée de guerre, qui les libère du joug colonial des autorités de Bamako. Ils ont donc raison de ne pas s’en priver. Comme ils le disent à qui veut l’entendre que c’est aux populations du sud, de se libérer en réclamant haut et fort leurs gouverneurs.

Dans tous les cas, IBK a perdu depuis le 17 Mai 2014, le gouvernail du bateau Mali à ce titre il est bien obligé de composer  avec la CMA et la Plateforme. Le président du groupe parlementaire RPM l’honorable Moussa Timbiné n’a pas hésité à dire que  c’est la réalité du terrain qui impose la mise en place des autorités intérimaires.

Badou S. Koba

Source: Carrefour

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