Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Édito : Pourtant, elles séduisent !

Le Mali sous le colonel Assimi Goïta, est différent de celui d’il y a deux ou trois ans. Les maux ne sont pas, certes, vaincus, mais le pays s’octroie une autre image : celle d’un pays qui se fait respecter en tant qu’État souverain. D’une diplomatie docile qui cherche à faire plaire au roi dans toutes les circonstances, nous avons celle tient tête aux partenaires, qui leur dit la vérité en les regardant droit dans les yeux. On sent, malgré les difficultés, que le Mali est un pays souverain. Cela est un fait et ce mérite revient aux autorités de la transition.

Silence et sérénité, le colonel président de la transition les a gardées malgré les pressions de la communauté internationale, notamment la CEDEAO et le chantage de la France. En effet, depuis le renversement de Bah N’daw le 24 mai dernier, la France n’a cessé de menacer les autorités transitoires. Elle a d’abord suspendu les patrouilles conjointes avec l’armée malienne avant de revenir ses décisions. Ensuite est intervenue cette question du groupe privé paramilitaire russe, Wagner. Elle a d’abord commencé par des menaces de retrait de ses forces au Mali. A la différence du régime déchu qui aurait pu décider d’envoyer une délégation pour clarifier la position du Mali et apaiser la colère de Paris, les autorités transitoires ont opté pour le silence et le calme. Et enfin, c’est la France, à travers son ministre des Armées, Florence Parly, qui est venue clarifier sa position à Bamako.

Un autre acte des nouvelles autorités qui séduisent pas mal de citoyens, c’est d’avoir le courage de dire haut et fort l’échec de certaines forces étrangères présentes au Mali, notamment la Minusma et la force Barkhane. Leur décision de diversifier les partenaires du Mali dans la lutte contre le terrorisme et la défense du territoire nationale prouvent tout leur courage aussi.

En plus du président, le premier ministre, après sa première sortie courageuse à Bamako sur la Minusma et les relations entre le Mali et la France, a séduit plus d’un Malien au siège des Nations Unies à travers son discours franc, courageux et audacieux. Dr choguel Kokalla Maïga, en lieu et place d’un discours qui séduit des partenaires comme le faisait le régime déchu, a opté pour un discours blessant, mais véridique. Sur la Minusma et la France, il a dit ce que pensent des millions de Maliens. Cette vérité, même si elle peut causer la colère de la France et créer d’incidents diplomatiques, est applaudie par le peuple malien qui dénonce l’échec de la barkhane depuis des années.

Les autorités transitoires, à travers ces actes, forgent le respect. Elles montrent, mêmes aux partenaires les plus privilégiées, que le Mali est un État souverain et que ses gouvernants ne sont pas de simples « gouverneurs » à la merci des puissances. Malgré les difficultés sécuritaires, le retard dans la matérialisation des réformes politiques et institutionnelles, ces nouvelles autorités séduisent bon nombre de Maliens grâce à leur franchise dans les propos, leur courage d’assumer leur décision ou choix, leur calme malgré la pression extérieure et intérieure, celle de la classe politique surtout.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance