Le Chef de l’Exécutif, M. Moussa Mara est désormais et suffisamment fragilisé pour rester à son poste de premier ministre.
Que la folle et fausse rumeur soit justement et savamment distillée dans cette intention n’aurait pas été surprenant. Ses adversaires étant suffisamment outillés, disposés et habiles pour ce faire. Vu sous ce prisme, l’objectif serait donc atteint. Sans pour autant l’avoir fait démissionner, ses détracteurs sont quand même parvenus à le déstabiliser en semant le doute au sujet de son avenir politique immédiat et de sa carrière. La preuve : l’on a désormais tendance à le conjuguer au passé en prospectant d’ores et déjà l’avenir à la recherche d’un potentiel remplaçant. En clair, la bataille pour sa succession est désormais ouverte quand bien même, lui reste encore et toujours en poste. Au nom de quoi ? Par égard au «Vieux» ? Erreur de casting ! Le «Vieux» n’ignore rien de ce qui se passe autour de lui et donne justement l’impression de ne pouvoir contrôler sa horde visiblement affamée. Certainement que M. Mara serait suffisamment inspiré en relisant la lettre de démission de son prédécesseur, M. Tatam Ly. La raison fondamentale du départ de ce dernier réside justement en cet aspect de la question.
Vouloir rester à tout prix n’aurait de prix que d’exacerber la pression et l’animosité contre sa personne et par finir, conduire à une humiliation certaine et compromettre à jamais sa carrière politique pourtant, prometteuse, du moins, jusqu’à ce jour.
L’auteur de la désormais célèbre allocution ne doit certainement pas se constituer prisonnier de ses propres déclarations («N’tè ! N’téta yôrôchi » – «non, je ne démissionnerai pas et je n’irai nulle part»). L’histoire nous apprend qu’il faut savoir quitter la table à temps. Dans le terroir, bien de chez nous, l’on dira tout simplement ceci : «Si u t’installes confortablement en vue de traire une vache et que l’animal te fausse compagnie, tu ne seras plus qu’un homme accroupi !». Accroupi pendant que les autres restent débout ! Une posture guère agréable, puisque très proche de celle d’un homme couché, raide, mort …, politiquement s’entend!
B.S. Diarra