L’opposition constitue un élément essentiel de la démocratie pluraliste. À cet effet, elle est politiquement reconnue, juridiquement protégée et a, en conséquence, des droits et des devoirs. Ce statut donne à l’opposition, dans un cadre démocratique, les moyens et les responsabilités devant lui permettre «de suivre l’action gouvernementale, de la critiquer de façon objective et constructive dans le sens du renforcement de l’idéal démocratique et du progrès». Le but visé étant de «contenir le débat politique dans les limites de la légalité et d’assurer l’alternance pacifique au pouvoir ».
L’opposition malienne est une référence en Afrique de l’Ouest. Car, elle est clairvoyante, républicaine, démocratique et pacifique. Elle l’a démontré tout au long du premier quinquennat et le début du second mandat du président IBK. Contrairement à certains pays de la sous-région, elle a tenu des manifestations de grande envergure sans pourtant casser ni détruire un édifice national.
Embourbé dans un complot international, le Mali qui traverse l’un des moments les plus difficiles de son histoire est plus jamais menacé de disparition. Le président de la République IBK, alors que les Maliens fondaient de réel espoir sur lui, a davantage plongé le pays dans l’abime à cause de sa gestion patrimoniale, familiale et chaotique. Pis, depuis son élection à la tête de la magistrature suprême, le Mali va de catastrophe en catastrophe. Non seulement IBK n’a jusqu’à présent pas été à la hauteur, mais il ne cesse de tâtonner.
Vu la gravité de la situation, l’opposition a compris qu’il est temps d’aider le président IBK qui a montré ses limites, pour que le Mali quitte la crise socio-politico-sécuritaire. Elle entend saisir la main tendue d’IBK et accepter de rentrer dans le nouveau gouvernement afin de participer à la gestion du pouvoir. Mais cela se fera qu’à travers un accord politique et une feuille de route acceptés par le président de la République. A travers ce document, l’opposition notamment (le FSD et la COFOP), démontre sa bonne foi et en toute responsabilité. Rien ne sera négocié sur le dos et à l’insu des Maliens.
A mon humble avis, le président de la République doit accepter la démarche de l’opposition pour le salut du Mali qui a été malheureusement vendu certes, mais nous avons le devoir de sauver la vie des Maliens d’aujourd’hui et celle des générations futures. Nous en avons les moyens et avec un peu de volonté, on peut éviter le pire pour ce pays. Nous sommes héritiers d’une grande culture de la paix à travers nos ancêtres fondateurs d’empires ou de royaumes. Maîtrisons notre égo et utilisons notre bon sens. Laissons de côté tout ce qui nous divise. Soyons unis et solidaires autour de notre héritage commun: le Mali. Cette guerre, nous la gagnerons, pas avec les armes, mais avec notre capacité de nous aimer les uns les autres, comme étant les membres d’une même famille. Des valeurs comme le “diatiguiya”, le “sinankounya”, le “siguinyogonya”, le “fourounyogonya”, le “balimaya”,…léguées par nos devanciers sont pour nous des forteresses derrières lesquelles aucun envahisseur ne peut avoir accès à nous. Ressaisissons-nous pour sauver notre bien commun, le Mali, pendant qu’il est encore temps.
Aliou Touré
Source: Le Démocrate