Le virus du bicéphalisme se transmet d’association en association au Mali. Il met à dos les leaders et les associations à genou. Après la Femafoot qui a été non-opérationnelle pendant des années, la Cafo qui est toujours à genou, c’est le Conseil national de la jeunesse (CNJ) qui vient d’être ébranlé par le bicéphalisme. Mais qu’arrive-t-il à nos associations ? Pourquoi il y a toujours un président déclaré et un autre autoproclamé ? Est-ce la mauvaise organisation des assemblées générales ou congrès ? Pourquoi les candidats malheureux, pourtant favoris avant les élections rejettent le verdict et s’autoproclament présidents ? Voilà des questions qui nous viennent en tête !
Après avoir vécu l’expérience de la Femafoot qui a tué notre football pendant des années, celle de la Cafo qui a divisé les femmes maliennes, on aurait pu tout faire pour éviter le bicéphalisme au sein de la faitière des jeunes du Mali après le congrès de Koutiala. Mais hélas ! La division est déjà consommée. Le mal est fait, mais le pire est à éviter. En effet, le congrès du Conseil national de la jeunesse (CNJ) s’est transformé en une scène théâtrale. Même si c’est un seul candidat, Amadou Diallo, qui a été reconnu officiellement et présenté à la Télé nationale comme président du CNJ, le second, Ousmane Diarra alias Gousno , se dit aussi président de la même association. Y a-t-il une guerre entre la légitimité et la légalité dans cette bataille pour la présidence du CNJ ? Oui, semble-t-il. Le président légal se nomme Amadou Diallo. C’est lui qui a été investi par la commission nationale d’organisation ; c’est aussi lui qui a fait le discours en tant que nouveau président du CNJ. Donc, on peut, sans se tromper, dire qu’il est le président légal. Nous pensons que Gousno même reconnait cela, car il s’est, lors de sa conférence de presse du samedi dernier, focalisé sur la légitimité. « Je suis le président légitime du CNJ », a-t-il dit. Diallo n’est-il pas légitime ? Question. Mais excepté les partisans de Gousno, sa légitimité n’a pas été mise en cause par les autres. Cela est aussi un fait.
C’est vrai qu’un président a été reconnu, investi et présenté à la télé, mais faut-il négliger le président autoproclamé qui dénonce la mafia qui a fait élire son adversaire ? Nous répondons par le négatif. Car le même scénario a été fait avec la Femafoot, la Cafo, mais les équipes présentées n’ont jamais pu travailler à cause des contestations des frondeurs. Si on commet la même erreur, ça en est fini pour le CNJ. On ne doit pas laisser les jeunes du Mali se mettre à dos comme les femmes de la Cafo. Nous pensons que les autorités doivent vite agir. Elles doivent faire asseoir les deux ‘’présidents’’ afin d’avoir une solution définitive.
Mais au-delà du CNJ, les conditions d’organisation des congrès et assemblées générales des grandes associations doivent être bien revues pour que ce bicéphalisme n’affecte pas le reste des associations.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS