Le Centre et le nord du Mali sont devenus la cité des cadavres. Chaque jour, on dénombre des morts. Les terroristes procèdent par des attaques surprises, des engins explosifs qui sont placés un peu partout dans ces zones.
L’atmosphère est plus dangereuse aujourd’hui qu’en 2013. Et ce qui est incompréhensible, les forces de la MINUSMA, de Barkhane, les FAMAs et les groupes armés signataires de l’accord (CMA, plateforme) ont du mal à endiguer le fléau. Qu’est ce qui explique cela ? Les autorités maliennes et leurs partenaires n’ont pas pu apporter de réponse appropriée à la question. Et pourtant, il y a quelques années, lorsque toutes les parties signaient l’accord de paix issu du processus d’Alger, le document avait été brandit par les autorités maliennes comme l’unique voie qui apporterait le salut. Je doutais à l’époque de sa pertinence pour deux raisons : le contenu de l’accord est inapplicable et si on le forçait, cela engendrerait la partition du Mali. Nous faisons face à cette observation en ce moment même. Le chronogramme prévu pour la mise en œuvre de l’accord n’est pas respecté. Les parties se jettent la responsabilité et le Conseil de Sécurité, l’arbitre chargé d’appliquer des sanctions à l’endroit des fauteurs de trouble traine toujours les pieds. Il se réveille en retard avec un régime de sanction. Ces mesures qui devraient être prêtes dès le début ne sont plus favorables en cet instant et si elles venaient d’être appliquées, cela engendrerait d’autres crises.
Le climat pourri dans la grande famille des prétendus défenseurs du Mali, il est d’abord le premier défi à relever car sans la synergie dans la sincérité impossible de faire face aux forces terroristes et djihadistes qui causent de lourdes pertes aux Famas, minusma et barkhane. Qu’en est ce que cela se réalisera ? Difficile de faire une estimation de temps car cette situation semble arranger certains acteurs signataires de l’accord. L’Etat malien, de son côté, perd petit à petit son autorité. Entre temps, les forces du mal se requinquent et gagnent du terrain. Elles profitent de la politique obscure des pros Mali UN et INDIVISIBLE pour placer leurs tentacules partout où cela est possible. Raison pour laquelle, les régions de Mopti et Ségou sont de nos jours des zones plus dangereuses que le nord du Mali. Car elles enregistrent plus de morts.
S’il y a lieu de juger la capacité de toutes ces forces de ployées au Mali pour la paix, l’on dira sans détour que la situation les dépasse. Alors il faudrait trouver d’autres alternatives.
La force du G5 sahel pourrait être la solution. La France est convaincue de cela, raison pour laquelle elle est au-devant du processus et se bat pour l’atteinte du plafond financier prévu pour l’opérationnalisation de la nouvelle force.
Avant-hier à Douentza, localité non loin de la base de la force du G5 Sahel sise à Sévaré, un véhicule militaire a sauté sur une mine faisant des morts. Des cas pareil se déroulent quotidiennement dans la région. Trop de morts ! Alors il y a urgence de stopper le mal. Essayons le G5 Sahel que j’estime être l’unique espoir qui reste pour sauver le Mali.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays-Mali