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Edito : Le fond du gouffre

« Il faut que IBK soit président de la République pour que les Maliens découvrent réellement qui il est et de quoi il est capable». Ce sont là les propos d’un leader politique malien. Celui-ci exprimait ses convictions sur le candidat Ibrahim Boubacar Keïta pendant la campagne présidentielle au mois de juillet 2013. Cet homme politique connait bien IBK pour l’avoir côtoyé. Aujourd’hui, huit petits mois après son arrivée au pouvoir, le président Ibrahim Boubacar Keïta donne-t-il raison à cet homme politique ? Sans doute.

 president malien ibrahim boubacar keita ibk

En effet, IBK n’a pas attendu trop longtemps pour révéler aux Maliens sa vraie nature : un président peu soucieux de la gestion des maigres ressources de l’Etat, mais qui se préoccupe plus pour son confort personnel. Les Maliens découvrent un président qui, en l’espace de 5 mois, s’offre un avion acquis dans des conditions floues et qui coute la bagatelle de 20 milliards de nos francs. Un président qui sollicite le concours d’une société privée française pour assurer sa propre sécurité alors que l’Etat dispose de services de sécurité compétents pour accomplir cette mission. C’est là une première dans l’histoire du Mali.

Avec IBK, les Maliens découvrent un président qui fait tout le contraire de ce qu’il dit. L’aviez-vous entendu quand il critiquait les autres… ? Avez-vous souvenance de ses discours contre la gabegie, le népotisme et le détournement de deniers publics ? Aujourd’hui, le gouvernement est composé à 100% par des gens qu’il a choisis. Pas un seul n’a été nommé par son figurant de Premier ministre. Parmi ses ministres, il y a une bonne demi douzaine qui est là pas pour ses capacités, mais parce que le prince du jour l’a voulu. Si ce n’est du népotisme, qu’on nous dise alors de quoi il s’agit.

Aussi, les Maliens découvrent, avec IBK, qu’on peut se hisser au pouvoir sans programme de gouvernement, mais qu’on ne peut jamais diriger un pays avec de simples slogans du genre « le Mali d’abord ». Un slogan qui du reste, a été déjà rangé dans les tiroirs car il a toujours été vide. La durée de vie d’un tel slogan ne pouvait dépasser le temps de la campagne présidentielle.

Enfin, les Maliens découvrent simplement que le pays sous IBK est précipité au fond du gouffre. Le bout du tunnel ? Il n’est peut être pas pour demain.

C.H. Sylla

SOURCE: L’Aube
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