Depuis des années, l’enseignement public est soumis à une véritable secousse sismique par des débrayages répétés des enseignants. On assiste ainsi à de nombreuses perturbations des cours. Ce qui entraine d’énormes pertes de niveau chez les élèves au fil des ans. L’année scolaire 2018-2019 a été fortement perturbé au point que l’on a frôlé l’année blanche. Mais si fort heureusement, elle a été sauvée in extrémis, il est tout aussi évident que le cursus scolaire a été inachevé que considérablement dégradé. Celle en cours, 2020-2021, n’augure pas de bons auspices.
Cette année, les enseignants des cycles fondamental et secondaire des établissements publics, depuis l’ouverture des classes, sont en conflits incessants avec leur employeur qu’est l’Etat. Par le biais de la Synergie des syndicats signataires du 15 octobre-regroupant la quasi-totalité des enseignants du secteur public de l’éducation nationale, les grévistes ne jurent que par la stricte application du fameux article 39 ou rien.
Le Gouvernement, qui ne nie pas la légitimité des requêtes des anciens grévistes, leur demande de surseoir à leur mouvement de débrayage, tout en promettant de les satisfaire de façon échelonnée. Alors qu’au même moment, il tente de briser le mouvement de grèves des enseignants de la Synergie par le recrutement de 15 000 nouveaux enseignants sortis des Instituts de Formation des Maîtres (IFM) pour permettre la reprise des cours. Or, il n’est pas certain que cela puisse être la panacée pour l’enseignement public. D’autant que si cette stratégie du Gouvernement échoue, elle pourrait conduire à une année blanche.
Pourtant l’éducation est l’un des investissements les plus importants qu’un pays puisse faire dans son peuple et son avenir. Elle est un puissant agent de changement, améliore la santé et la qualité de vie, contribue à la stabilité sociale et est un facteur de croissance économique à long terme. De plus, l’éducation est essentielle au succès de chacun des objectifs de développement durable.
Droit humain vital, l’éducation joue un rôle clé dans le développement humain, social et économique. Ainsi, il ne faut pas que des millions d’enfants maliens se voient privés de leur droit à l’éducation. Puisque le manque d’accès à l’éducation est reconnu par les experts comme un des moyens les plus sûrs de transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre. Ce dont notre pays qui aspire au développement, doit éviter à tout prix.
Ce bras de fer, qui perdure entre les deux camps compromet dangereusement l’avenir des enfants maliens, notamment les plus pauvres. Il doit immédiatement cesser. Puisque, même si ces enfants sont aujourd’hui minoritaires dans le système éducatif malien (les enfants qui étudient dans l’enseignement privé étant largement majoritaires), ils ne doivent pas restés les otages de cette querelle de clochers entre les deux camps. Ils sont innocents et ne demandent qu’à retourner sur les bancs des classes. Ils en le droit constitutionnel. Vivement donc leur retour en classe!
Source : Le Pélican