Difficile de qualifier le mouvement actuel qui paralyse les activités au niveau des Centres de santé de référence ( CSREf) de la capitale. Depuis quelques jours, les travailleurs de ces structures ont débrayé et aucun service minimum n’est assuré. En cause le non paiement des ristournes, 30% des recettes, réclamées par les travailleurs et accordées par une décision du ministère qui est loin de faire l’unanimité.
« Après plusieurs séries de rencontres avec 2 syndicats qui réclamaient le paiement de 30% des recettes générées par les CSRSEF, nous avons demandé à faire des concertations avec tous les acteurs », explique M. Modibo Keïta, quatrième adjoint au maire de la commune IV du District de Bamako. C’est à la suite de ces échanges regroupant les médecins chefs et les comptables notamment, qu’ils ont estimé qu’octroyer ces 30% en plus des avantages dont bénéficient déjà les agents, équivaut « à signer l’arrêt de mort de ces structures », ajoute le maire. Des structures vitales au maintien de la santé des populations, précise t-il. C’est pourquoi ils ont demandé aux syndicats, de leur accorder du temps afin d’avoir des concertations plus élargies.
Faute d’accord, ces derniers ont enclenché un premier mouvement. Les négociations entamées n’ayant pas abouti, « les syndicats ont rencontré le ministre qui leur a accordé sans demander l’avis des collectivités », précise M. Kéïta. Surprises par cette décision, les mairies ont été invitées par une lettre circulaire leur demandant d’appliquer la décision dès le mois suivant, c’est-à-dire le mois de juillet 2019.
C’est alors que « les syndicats ont fait comprendre aux travailleurs que le ministre a donné son accord et que ce sont les maires qui refusent », déplore M.Keïta.
Regrettant aussi ce mouvement qui ne répond pas aux critères d’une grève, le Dr Boubacar Niaré, secrétaire général adjoint du Syndicat des Médecins du Mali (SYMEMA), note que les syndicats ne sont pas en grève, parce qu’ « aucun préavis n’a été déposé ».
Cependant le personnel « avait eu des promesses », suite à des mouvements de grève. Selon le Dr Niaré, après les échanges avec les maires et médecins chefs de Bamako, il ressort que ces centres sont déficitaires, ce qui pourrait expliquer les difficultés pour payer ces ristournes.
Selon le secrétaire général adjoint du SYMEMA, il faut que tout le monde prenne ses responsabilités, afin « que les gens aient la bonne information », parce que c’est aussi un droit pour le personnel d’être au courant et cela permet au responsable de faire connaître la réalité.
Pour le moment, le syndicat envisage donc de parler avec les responsables concernés (ministères, gouverneur et maires) .
Si le droit de grève est garanti, il doit s’exercer avec la manière, estime le maire Keïta. « Nous voulons d’ailleurs que ces médecins soient dans de meilleures conditions, mais nous voulons une concertation plus large », conclut-il.
Journal du mali