Fousseyni Maiga, Dirpub « Le Flambeau »
S’il y a un mot aujourd’hui qui fait l’unanimité auprès de la classe politique malienne, c’est bel et bien le terme changement. Tout le monde en parle, sauf que presque tous (les politiciens) ne le conjuguent qu’au présent ou au futur faisant fi du passé et de leurs responsabilités chroniques dans la situation actuelle qui sévit le Mali.
Le comble de l’ironie, dans l’utilisation de ce mot si sacré, c’est d’entendre des gens qui pendant ces 20 dernières ont pillé, détruit et humilié cette nation le brandir avec tant de condescendance et de bassesse. D’aucuns qui se battaient corps et âmes pour que le Président ATT aille vers un troisième mandat afin d’assouvir leurs propres intérêts égoïstes, nous parlent aujourd’hui de changement avec tant de conviction. Certains qui, rien que pour accéder au pouvoir, n’ont pas hésité à satisfaire tous ses désirs comme des ordres ; n’ont pas hésité à se désolidariser de ses actes et se faire passer comme des bons samaritains du changement.
Et que dire de la société civile, des intellectuels et autres hommes et femmes de culture qui prêchent le changement aujourd’hui, pendant qu’ils assistaient hier tous à la déchéance du pays sans mot dire. Bref, l’heure n’est pas au jugement et l’objectif de cet article n’est nullement de faire un procès en sorcellerie contre x ou y. Sa seule vocation est d’inciter les uns et les autres à une prise de conscience et de faire la part des choses. En d’autres termes : de quel changement parlent nos hommes politiques ? Ont-ils la même conception du changement que les innocentes populations qu’ils tentent de berner ? Une chose est sûre et certaine, c’est que tous les maliens aspirent au changement depuis les récents événements malheureux qui ont secoué le Mali. Le seul changement dans le changement auquel nous rêvons pour notre nation devra résider dans la nature de celui-ci. Comme pour dire : changement oui, mais est-ce dans la continuité (c’est-à-dire avec les mêmes qui ont mis le pays à genou durant les 20 dernières années) ou dans la rupture (en donnant la chance à d’autres leaders crédibles et non trempés dans les sales coups) ? La réponse à cette question revient au peuple malien et devra passer par les futures élections. Sauf qu’il ne s’agira pas seulement de voter, mais aussi et surtout de lancer un appel fort à la classe politique en optant pour la nature du changement que nous souhaitons tous. Encore que le changement, le vrai et le plus durable, pour le Mali commence le 28 juillet. Tous aux urnes pour donner une nouvelle chance au Mali…
Fousseyni MAIGA