« Je n’ai d’action nulle part dans le monde et ce n’est pas à 70 ans que je vais devenir un brigand… Je ne suis pas un menteur. Je n’ai aucun complexe. Vous m’incitez à m’adresser à la nation. Je ne le ferai jamais. Sans arrogance. Je ne suis pas à la barre ». Voilà la réponse d’IBK au Président du PARENA, Tiébilé Dramé, qui s’emploie avec frénésie, dans le dossier de l’acquisition d’un avion présidentiel, pour tenter de salir le chef de l’Etat. Celui-ci, qui dit avoir la conscience tranquille et ne saurait être « à la barre », a parfaitement raison parce que ceux qui auraient dû être devant le juge depuis belle lurette se muent aujourd’hui en hommes vertueux, en donneurs de leçons de morale. Alors que tout le monde sait comment leurs dossiers ont été abusivement classés sans suite.
Mais venons-en aux faits avec la publication des deux rapports indépendants de la Cour suprême et du Bureau du Vérificateur général. Nulle part, le chef de l’Etat n’a été mis en cause, encore que les informations de ces deux documents ne constituent ni la Bible ni le Coran. Il y a eu, certes, malversations. A quel niveau de responsabilité ? Nous espérons être édifiés par la justice à travers des arguments convaincants et non ceux utilisés dans l’opacité la plus totale récemment pour classer certains dossiers « sans suite » et d’autres par un « non lieu ». Nous attendons de la justice la plus grande transparence dans ce dossier. Déjà, le juge d’instruction a commencé son travail d’investigations.
Alors, comment veut-on qu’IBK s’adresse à la nation sur une question pendante devant la justice ? C’est un piège grotesque que voulait lui tendre une certaine opposition. IBK, ayant compris le jeu malsain, a fermement rejeté cette demande. Mais l’opposition n’en démord pas. Elle a saisi l’Assemblée nationale pour que soient inscrits aux questions d’actualité jeudi prochain les deux rapports de contrôle, sachant bien que le débat est en direct à la radio et à la télévision nationale. C’est vraiment pour en faire un filon d’existence politique et un alibi pour critiquer et tenter, encore une fois, de salir IBK. Sinon, le règlement intérieur de l’Hémicycle interdit tout débat sur un dossier pendant devant les tribunaux.
IBK a la réputation d’être un homme honnête, sincère, jaloux de la chose publique. En un mot, un grand patriote. C’est pourquoi, il a été élu à plus de 77% des suffrages exprimés. Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale, il n’a jamais été pris à défaut. Ce n’est pas aujourd’hui, chef de l’Etat, où l’honneur et la dignité constituent son essence, où la libération du pays le préoccupe plus que tout, qu’il va se livrer à des malversations financières.
Disons- nous la vérité, sans passion : IBK est au-dessus de tout soupçon. En tout cas, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a aucun élément dans les deux dossiers à même de le mouiller, ni même de l’éclabousser. Ceux qui pensent que Soumeylou Boubèye Maïga l’a chargé dans lesdits dossiers, en affirmant que le président de la République était au courant de chaque étape de la procédure de ces marchés, se trompent lourdement. Pour la simple raison que Boubèye n’a jamais reconnu les surfacturations et la mauvaise gestion qu’on lui reproche.
Maintenant, il faut saluer IBK pour le courage politique et la transparence dont il a fait montre dans l’audit desdits dossiers. Il a, en effet, demandé aux contrôleurs de travailler en âme et en conscience. A aucune étape de l’enquête, il ne s’y est immiscé. Il faut donc attendre qu’il y ait une suite logique au double plan judiciaire et politique. Et, c’est bien là qu’on attend IBK.
Chahana Takiou