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Edito : Faut-il associer ou écarter les « IBKistes » de la gestion de la transition ?

Une nouvelle ère semble débuter au Mali depuis le 18 août 2020, date de l’intervention de l’armée dans le jeu politique avec comme conséquence le départ d’IBK du pouvoir. Des jeunes officiers se sont vus obliger d’intervenir pour mettre fin à huit ans de gestion calamiteuse du régime IBK et surtout après plus deux mois de contestation, de manifestations parfois violentes. Le Mandé Mansa, le fusil à la nuque, n’a pas eu d’autre choix que de rendre le pouvoir à Assimi Goita et ses compagnons. Celui qui se croyait investi d’un pouvoir divin est sorti par la petite porte de l’histoire. IBK appartient désormais au passé et son histoire est celle d’un homme qui a trahi sa patrie.

Il est question aujourd’hui de la gestion de la transition, autrement dit de l’après IBK. Ceux qui hier menaçaient l’Opposition de représailles, si elle tenterait de s’attaquer au Président de la République, ou même de passer à proximité de sa résidence, se bousculent aujourd’hui au portillon du Camp Soundiata de Kati, fief de la junte. Les anciens dignitaires du régime IBK ont retourné la veste quelques heures seulement après la démission du désormais ex Président de la République. Très actifs auprès des militaires, ils sont sur le point de noyauter les vrais acteurs du changement que sont le M5 RFP et le CNSP. La question que bon nombre d’observateurs de la scène politique se posent est celle de savoir s’il faudrait associer les anciens IBKistes à la gestion de la transition ou les bannir ?

Pour les membres de la junte au pouvoir, pas question d’exclure certains surtout s’ils sont exempts de reproches. Assimi Goita et ses frères d’armes, héros du 18 août prônent un large consensus autour de la future charte de la transition pour l’élaboration de laquelle ils ont convié toutes les forces vives de la nation. Cette conception de la gestion de la transition n’est nullement partagée par les membres du M5 RFP, et une bonne partie de la société civile qui pensent que ceux qui ont contribué à mettre à genou le pays ne doivent pas faire partie des acteurs majeurs de sa refondation. Les leaders du M5 RFP qui ont mené pendant des longs mois le combat contre le régime d’IBK, qu’ils ont qualifié de   ploutocratique et de corrompu, ne s’accommoderaient pas avec la participation des IBKistes. Pour Choguel et ses camarades du M5 RFP sous le leadership éclairé de l’Imam Dicko, les réformes auxquelles le peuple aspire ne pourraient pas être réalisées avec ceux qui ont conseillé IBK ou qui ont participé à la mise à sac systématique du pays. Le M5 RFP ne souhaite surtout pas l’accompagnement de ceux qui ont aidé IBK à humilier le pays, à le rabaisser et à sous développer.

En définitive, si la junte voudrait bien la participation de toutes les forces vives de la nation, sans distinction elle n’aura non seulement pas le soutien du M5 RFP et son coup de force n’aura pas servi à rien. Le nouveau Mali passe par un toilettage du système qui nous a plongé dans un abîme profond. Peut-on faire du nouveau avec du vieux ?

Youssouf Sissoko

Source : infosept 

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