Il y a de cela bientôt deux décennies, le drapeau national flottait de Kayes à Kidal. Et le Dictateur était au pouvoir. Il était alors loisible à tout homme, Malien comme étranger, de se rendre de l’une de ces deux localités à l’autre sans crainte aucune, ni pour sa personne ni pour ses biens. Les forces de défense et de sécurité, de par leur efficacité, permettaient à tout un chacun de vaquer librement à ses affaires sans être inquiété, de jour comme de nuit. Ces temps ne sont plus. Et, récemment, le président de l’association Ir Ganda, l’ancien Premier ministre Maïga a confié : « Nul ne peut se prévaloir d’un déplacement, sans rançon, sans piège mortel pour les militaires comme pour les civils ». La situation d’insécurité s’est généralisée, propagée comme par métastase.
Aussi, à l’attention de ses ressortissants désireux de se rendre au Mali, la France a-t-elle dressé une carte du pays pour leur donner des conseils à suivre. D’ordinaire, les cartes du genre, élaborées à propos de tout pays en état d’instabilité, de troubles, comporte quatre zones identifiées chacune par une couleur : le vert pour « vigilance normale », l’orange pour « vigilance renforcée », l’ocre pour « déconseillée sauf raison majeure » et le rouge pour « formellement déconseillée. »
Mais, sur celle du Mali, ne figurent que deux zones, celle indiquées par l’ocre et le rouge. La seconde couvre la totalité des régions de Gao, Kidal, Ménaka, Tombouctou, Taoudéni ; et une partie des régions de Mopti, Kayes, Koulikoro et Ségou. La première couvre le reste des quatre régions précitées, la région de Sikasso et le District de Bamako. C’est dire que nulle part aujourd’hui, au Mali, on ne se sent en sécurité. Et l’insécurité que nous vivons actuellement possède des causes suffisamment connues. L’une d’elles a été suggérée récemment par le Dictateur reprenant une question posée par un journaliste de France 24 : « Qu’est-ce qu’elle est devenue la Grande Armée malienne ? »
C’était au cours d’une interview portée à notre connaissance par Mondafrique, disponible sur les réseaux sociaux. Elle est riche d’enseignements. L’insécurité s’est établie parce que l’Etat malien s’est effondré. Il s’est effondré parce que son armée a été émasculée. Son armée a été émasculée parce que c’était le prix à payer par certains pour leur permettre d’accéder au pouvoir. ‘’Désoviétisez’’ l’état-major, leur a-t-il été enjoint ; vendez le matériel pour vous enrichir, il est haut de gamme et rapportera beaucoup, pas de la vulgaire quincaillerie.
Nos soldats veulent-ils monter à l’assaut afin de libérer le sol sacré de la Patrie ? Interdiction leur en est faite : « Les Touaregs sont nos amis », leur a-t-il dit ; par conséquent, n’allez pas les déranger à Kidal, ils sont si gentils ! Du reste, donnez-leur leur autonomie, ils sont si différents de vous ! Or, « Libérer les ¾, les 73% du territoire national malien et empêcher les troupes maliennes d’aller à Kidal, cela est troublant (…) Chasser Iyad, d’accord. Empêcher l’armée malienne d’aller à Kidal et installer le MNLA à Kidal, cela donne à réfléchir à tous les Maliens (…) C’est inquiétant. » Paroles de Dictateur !
Il nous faut sortir de cette situation, mettre fin à l’inquiétude, restaurer l’ordre et la sécurité, permettre de nouveau aux populations affranchies de la peur de s’adonner à leurs actes d’artisans du développement national. Il est retenu que nous irons aux urnes dans cinq mois. Les candidats, au sein ou hors des partis politiques, fourbissent leurs armes, échafaudent des stratégies. Ils s’apprêtent à se présenter devant les électeurs pour solliciter leurs suffrages. Auparavant, dans leur programme de campagne, il serait souhaitable, qu’ils posent ces deux questions et leur trouvent des réponses : Comment sortir de cette situation ? Comment rappeler à l’efficacité la Grande Armée et, avec elle, l’ensemble des forces de défense et de sécurité.
LA REDACTION
Source: Le Sursaut