Désormais, la fièvre hémorragique à virus Ebola est une réalité au Mali. Après le décès de l’imam guinéen et de son infirmier soignant, deux autres cas de décès alimentent les débats sur l’ampleur de cette maladie dans notre pays. Mais à qui la faute ?
Au moment où certains pays fermaient leurs frontières, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta prenait la route de la Guinée Conakry, du Libéria et de la Sierra Léone, les trois pays les plus touchés par le virus Ebola. Il était accompagné d’une forte délégation. Si aucun cas, heureusement, n’est déclaré suite au voyage du président dans ces pays touchés, force est de reconnaître que la portée politique du voyage d’IBK a porté un coup dur à la vigilance et à la rigueur des agents dans les frontières.
Quand un président affirme qu’il ne fermera pas ses frontières et que le Mali et la Guinée sont les deux poumons d’un même corps, quelle est cette autorité qui peut encore empêcher un guinéen d’entrer au Mali même s’il est dans une civière ?
Encore une fois, la communication politique du président de la république est en cause. D’abord, le voyage n’avait aucun caractère urgent sauf les dividendes politiques auxquelles s’entendait le président malien en mal d’amis dans la sous région. Mais à quoi sert une amitié bâtie sur des cadavres ?
Ensuite, le risque comparativement aux retombés diplomatiques, était trop grand et inutile face aux dangers encourus.
Enfin, tout pouvait s’arranger si le président n’avait pas fait des déclarations tapageuses qui démantèlent toutes les dispositions sécuritaires en matière de prévention contre le virus Ebola.
Aujourd’hui, avec des victimes sous le bras et plusieurs cas en observation, le président IBK doit sévir contre les responsables de cette situation, notamment la clinique Pasteur.
Aux dernières nouvelles, certains patients en quarantaine dans cette clinique auraient prié vendredi dernier avec la foule dans une mosquée non loin de là.
A défaut des passagers, a quand la mise en quarantaine de l’avion présidentiel?
IC.