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Édito : Des zones d’ombres dans le message d’IBK

Le Mali suivra le pas de certains pays qui ont pu vaincre ou minimiser les dégâts du coronavirus ? Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a tranché la question.

Au sortir du centre de vote, où il a rempli son devoir civique dans le cadre du second tour des législatives, le chef de l’État a balayé d’un revers de main toute idée de confiner les Maliens. Son argumentaire s’agrippe au revenu dérisoire des Maliens qui vivent du quotidien.

La décision peut bien évidemment être considérée comme salutaire pour certains, mais elle cache bien entendu beaucoup de faiblesses de l’État.

Simple constat. Plusieurs mesures énoncées par les autorités ne sont pas respectées par les citoyens et nombreux sont-ils à dire être prêts à tout, même s’il faut y perdre la vie, au cas où les gouvernants décideraient de confiner Bamako par-delà le Mali tout entier.

Il faut comprendre que l’État malien, ces récents moments, agit sur la base de l’avis favorable ou pas des Maliens. C’est ce qui arriva, comme exemple, avec la fermeture des lieux de culte où les autorités ont laissé le libre choix aux responsables religieux.

Donc, on peut déduire que le plan de riposte national contre le COVID 19 subit un pêle-mêle d’actions inefficaces. Pas d’orientations claires. Une politique de deux poids deux mesures. Les secteurs les plus faibles paient les frais tandis que les gros calibres vaguent librement à leurs occupations.

IBK est conscient du danger sans le respect des mesures, mais il est face à un dilemme.

D’emblée, l’applications strictes aboutira, à n’en pas douter, à un soulèvement populaire car l’état ne pourra pas subvenir aux besoins les plus élémentaires des populations. C’est là où des analystes hors de nos continents disaient que face au covid 19, les dirigeants africains doivent s’attendre au pire.

L’autre revers de la médaille, c’est de vouloir aussi échapper à la colère des citoyens en laissant flexibles les choses là où il faut des mesures drastiques. Cela fera augmenter la menace, le nombre de cas multipliera. A ce moment, il faudrait s’attendre à des conséquences car le peuple se manifestera après sous prétexte que les autorités n’ont pas été à la hauteur, à la limite ne foutent rien.

Les deux hypothèses, l’une ou l’autre, aboutiront à des réactions tendues que les autorités auront difficilement du mal à contenir.

Souffrir de faim ou mourir de maladie ? Par moment, le peuple se comporte comme un enfant. Il ne connait pas ce qui lui est favorable. Donc, il a besoin des actions, à son avantage, d’un responsable. Et cela ne peut être en de circonstances pareilles que l’État. Alors à lui de s’assumer que de s’aventurer dans des pratiques qui pourraient lui être fatales sur tous les plans.

Agir et vite, dans le bon sens. C’est l’unique condition sine qua non pour nous éloigner du pire.

Boubacar Yalkoué

Source: Journal le Pays- Mali

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