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Edito A qui la faute?

L’anniversaire de ce 26 mars 2013 a quelque chose de particulier: le Mali est en guerre. Après 53 ans d’indépendance, Bamako n’a pas su gérer le grand Mali. Conséquences: Des djihadistes se sont confortablement installés dans le Nord du pays, sur les deux tiers du territoire. Ils ont fait subir aux populations les traitements les plus affligeants de ce 21ème siècle.

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La suite est connue de tous, avec l’Opération Serval, l’Opération Badenko et l’Opération Panthère en cours dans l’Adrar des Ifoghas, conduite par les militaires français, tchadiens et la MISMA, composée essentiellement de forces de la CEDEAO. Toutes ces troupes concourent à la libération totale des zones occupées. Dans quelques semaines, il y aura à leur place une force de maintien de  paix des Nations Unies, à la demande de Paris.

C’est dire que, pour rétablir la stabilité du pays, il faudra plusieurs années. Alors, qui a conduit notre Maliba dans cette situation? Autrement dit, à qui la faute?

Une analyse superficielle de la donne pousserait certains à accuser l’ancien Président, Amadou Toumani Touré, dont le régime avait réellement des faiblesses dans le domaine sécuritaire. Surtout dans la partie septentrionale du Mali. Mais, en réalité, ATT ne pouvait rien contre cette agression djihadiste. Lui-même a eu l’honnêteté intellectuelle de déclarer haut et fort, que seul il ne pouvait rien.

C’est pourquoi, à maintes reprises, il a lancé l’idée d’une conférence sahélo-saharienne, afin de faire face avec d’autres pays, à la menace. Il a été torpillé par l’Algérie et le Forum n’a pas eu lieu, parce que ce pays voisin est l’une des cartes maitresses de la solution.

Aujourd’hui, avec la mobilisation de la communauté internationale au chevet du Mali, on se rend bien compte qu’ATT avait raison, c’est-à-dire qu’il n’avait ni les moyens financiers, ni le matériel, ni les ressources humaines nécessaires pour combattre les fous de Dieu.

Ceux qui ont perpétré le putsch du 22 mars 2012, pour, selon leurs déclarations, remédier à la situation, n’ont rien pu faire de mieux, confrontés à la dure et triste réalité de la déliquescence de notre armée.

Alors, à qui la faute? Pour notre part, nous considérons comme responsables les différents Programmes d’Ajustement Structurel en Afrique, plus particulièrement au Mali. Lesquels ont toujours identifié les besoins sociaux de base comme axes principaux de leurs interventions. C’est une bonne chose que de financer l’école, la santé, l’hydraulique, mais il faut qu’il existe un Etat fonctionnel pour parler de ces éléments. Et l’un des fondements de l’Etat, c’est la Défense et la Sécurité. Voilà deux autres axes essentiels, de souveraineté nationale, qui n’ont jamais été pris en compte, ni par la Banque Mondiale, ni par le Fonds Monétaire International. Ce qui a accentué la déliquescence de nos armées, parce que l’Etat n’avait pas de fonds propres pour faire face à ce besoin.

Aujourd’hui plus qu’hier, le faible équipement et le manque de formation de nos forces armées et de sécurité sont des problèmes qui se posent avec acuité. Les contributions volontaires sont à encourager, mais elles ne seront pas suffisantes. L’Etat doit pouvoir effectuer des économies substantielles dans différents chapitres de son budget, notamment les charges communes et les dépenses, afin d’assurer la protection de la mère-patrie.

Les sociétés minières et les milliardaires maliens doivent donc être momentanément surtaxés. Quand aux riches propriétaires immobiliers, ils doivent obligatoirement payer l’Impôt sur le Foncier. Cela pour contribuer non seulement à l’effort de guerre, mais aussi et surtout, à la sécurisation de nos frontières, des personnes et de leurs biens.

Chahana Takiou

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