Le Rwanda s’est donné comme objectif de booster son économie et de la rendre compétitive. Afin d’atteindre son but, les autorités rwandaises se sont données comme mission la promotion de l’industrie et la production locale. C’est tout le leitmotiv du salon “Made in Rwanda” qui s’est ouvert à Kigali, mercredi 29 novembre.
En encourageant les Rwandais à produire et à consommer local, le Rwanda espère ainsi se libérer du joug de l’importation.
Selon le site africanews, en 2016, l’ardoise des importations du pays affichait presque deux milliards de dollars en 2016, contre seulement 621 millions de dollars pour les exportations. Un déficit commercial que le pays entend bien combler.
Kigali veut aussi aider à entrepreneuriat, notamment dans l’industrie textile et agroalimentaire. Une suite logique à la politique protectionniste adoptée par le Rwanda il y a à peu près deux ans qui inclut entre autres l’augmentation des taxes sur les produits importés afin de motiver davantage les entrepreneurs locaux qui se voient débarrasser d’une grande concurrence.
Des ambitions contestées
Cette politique avait toutefois suscité des critiques de la part des Etats-Unis qui avaient dénoncé des pratiques de concurrence illicites après que le Rwanda a décidé d’augmenter les taxes sur le textile de seconde main en provenance des Etats-Unis. Ces derniers avaient alors menacé de sortir le Rwanda du traité de partenariat commercial, AGOA, qui favorisait ces importations.
Et les défis sont encore de taille, à l’image des ambitions rwandaises, du moins pour un début. Le Rwanda est encore très dépendant des importations, du reste pour les produits de première nécessité. Réduire la demande nationale à la production locale implique dès lors une forte production pour éviter les risques d’inflation.
Autre paramètre qui y est relatif, c’est bien sûr l’approvisionnement des matières premières nécessaires à la fabrication de ces produits qui pourrait aussi se heurter à des politiques protectionnistes des pays sollicités. Il y a en outre la question de l‘énergie dont les coûts restent encore très élevés par rapport aux pays voisins. Une inquiétude qui habite également les Rwandais, c’est le monopole des entreprises qui empiétera sur la qualité des produits.
Mais pour l’heure, le Rwanda croit en sa bonne étoile et espère devenir d’ici peu, la Chine de l’Afrique.
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