S’inscrivant en faux face aux allégations de la Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme Diarra Racky Talla, leur accusant de violer les textes relatifs aux négociations collectives, plusieurs Secrétaires Généraux des comités et sections syndicaux affiliés à l’UNTM proposeraient un autre préavis de grève d’une semaine à l’Assemblée Générale de cet après-midi. Si cette proposition est acceptée à l’unanimité, ce préavis sera déposé sur la table du Gouvernement vers le 21 janvier 2019. A-t-on appris d’une source au sein de la puissante Centrale syndicale, UNTM, ayant requis l’anonymat.
A titre de rappel, l’échec des négociations entre le Gouvernement et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) s’est soldé par l’observation du mot de grève des 72 Heures passées. Pour se justifier, le Gouvernement, par la voix de sa Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme Diarra Racky Talla, a fait un communiqué à ce sujet. Dans sa déclaration, Mme le Ministre de tutelle a pointé le doigt accusateur du Gouvernement vers les syndicalistes en faisant croire à l’opinion publique que ce sont eux qui ont eu à violer les textes en vigueur. A l’en croire, «le retrait de l’UNTM de la table des négociations est assimilable à un refus de dialogue ; car, les parties ont l’obligation de négocier jusqu’au déclenchement de la grève». Et de soutenir «les conflits collectifs dans les services publics font obligatoirement l’objet de négociations dans un délai de 15 jours séparant la date du dépôt du préavis de grève de celle de son déclenchement» avant de reconnaître que les négociations ont commencé le lundi 7 janvier 2019, à 15 heures. Alors que, selon le préavis, la grève était prévue pour la période du mercredi 9 au vendredi 11 janvier 2019 à zéro Heure.
«Pour une négociation ouverte, il y a 20 jours, la loi autorise à négocier dans les 15 jours. Mais, la Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Mme Diarra Racky Talla, a laissé les 15 jours épuisés jusqu’au 18e jour sans appeler personne alors que la grève est le 20e jour. On n’avait pas d’autre choix que de quitter les négociations pour venir préparer la base», réplique-t-on du côté des Syndicalistes. Pour eux, le Gouvernement était de mauvaise foi seulement. Parce que, justifient-ils, sinon, son Département de tutelle avait toute la latitude pendant ces 20 jours pour négocier. «Est-ce qu’il est possible de négocier 12 points de revendication en une journée et demie ? », s’interroge-t-on encore du côté de la puissante Centrale syndicale nationale de notre pays. «Le Gouvernement n’a qu’à s’en prendre à lui-même. L’UNTM n’a pas quitté les négociations, c’est le Gouvernement qui avait la mauvaise foi», renchérit un Haut Responsable de l’UNTM. Ce, tout en insistant que «Mme le Ministre du Travail et de la Fonction Publique a laissé les 18 jours épuisés sans appeler quelqu’un, ni envoyer de PV de conciliation alors que l’UNTM a envoyé le sien à 18 jours avant les négociations».
En effet, en la matière, la loi précise que les deux parties doivent déposer leurs mémoires de défense à 15 jours d’avance. C’est une autre faute que l’UNTM reproche au Gouvernement. Pis, certains comités et sections syndicaux affiliés à la Bourse du Travail ont jugé le comportement du Gouvernement de sabotage.
Par ailleurs, des soupçons pèsent sur l’Etat d’avoir financé certains Syndicalistes récalcitrants dans le cadre d’une campagne de sabotage de la grève dans les différentes Régions du pays. «On a appris que le Gouvernement leur a donné 20 millions de nos francs pour qu’ils fassent la campagne de sabotage», nous ont affirmé certains Responsables de l’UNTM.
Un préavis de grève d’une semaine en voie d’élaboration ?
Ça bourdonne dans les différents comités et sections syndicaux affiliés à l’UNTM. Les Syndicalistes mettent en cause le manque de sérieux du Gouvernement face aux revendications des travailleurs du Mali. Selon des sources concordantes, ils indexent Mme le Ministre Diarra Racky Talla d’avoir non seulement engagé des démarches pour tenter de diviser les travailleurs mais de jeter de discrédit sur les Responsables de l’UNTM et de ses sections affiliées. Pour ce faire, ils se disent décidés davantage à aller jusqu’au bout afin d’avoir gain de cause. Le moins qu’on puisse dire, au regard de ce qui se prépare au niveau de ces structures, c’est que la situation risque de détériorer si nos Décideurs politiques ne font pas machine arrière et faisant preuve de responsabilité et d’humilité.
En tout état de cause, selon nos informations, une Assemblée Générale réunissant les différents Secrétaires Généraux des comités et sections syndicaux affiliés à l’UNTM est provoquée pour aujourd’hui, lundi 14 janvier, à la Bourse du Travail, dans l’après-midi pour la conduite à tenir.
Selon des indiscrétions, les Délégués des sections de base et bon nombre de Responsables de l’UNTM souhaiteraient que soit peaufiner et déposé à l’immédiat sur la table du Gouvernement un autre préavis de grève d’une semaine de cessation de travail. «On tend vers le dépôt, vers le 21 janvier 2019, d’un autre préavis de grève d’une semaine. A l’unanimité, tout le monde veut qu’on continue. Parce que nous sommes mécontents et déçus des explications trompeuses de la Ministre Diarra Racky Talla », nous a confié un Secrétaire Général d’une Section syndicale de la place. Toutefois, nous a précisé notre interlocuteur, il va falloir voter lors de l’AG d’aujourd’hui à 14 heures. «Nous allons voter lors de l’AG. Même si Katilé est contre, si l’Assemblée décide, un préavis de grève d’une semaine sera déposé sur la table du Gouvernement vers le 21 de ce mois», nous ont affirmé des sources concordantes.
De toutes les façons, l’Assemblée Générale de ce soir édifiera davantage si les Syndicalistes vont fléchir ou s’ils maintiendront le bras de fer avec le Gouvernement. Donc, affaire à suivre !
Oumar Diakité
LE COMBAT