Dans une décision rendue publique vendredi, l’Autorité de régulation des marchés a rejeté le recours contentieux de la Sénégalaise des eaux. Suez remporte donc l’appel d’offres lancé en 2017. Présente au Sénégal depuis 1997, la SDE ne compte pas en rester là. Dans sa décision, la commission de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) balaye les arguments présentés par la Sénégalaise des eaux (SDE), et valide au passage la préférence de l’État.
La proposition de Suez est jugée plus intéressante d’un point de vue technique d’après le ministère de l’Hydraulique. En 2018, la SDE avait formé un recours contentieux auprès de la même autorité. L’ARMP avait alors cassé l’attribution provisoire. Mais cette fois-ci, la commission a choisi de ne pas donner raison à la SDE. Pourquoi un tel revirement ? Pour une organisation de la société civile, cette attribution du marché à la firme française est entachée de « corruption ». Contacté par RFI, Mamadou Mignane Diouf, du Forum social sénégalais, rappelle l’histoire des camions-bennes.
En 2015, Suez a donné gratuitement des véhicules à la mairie de Saint Louis pour collecter les ordures. Problème : le maire de la ville n’est autre que Mansour Faye, également ministre de l’Hydraulique à l’époque. D’après nos informations, la SDE devrait maintenant former un ultime recours auprès de la Cour suprême du Sénégal. Les autorités et Suez ont toujours souligné la « transparence » autour de l’appel d’offres.
RFI